Il y a eu deux ou trois heures, dans ce mois de juin, qui ont beaucoup compté pour moi. Celles de ma visite aux « 4 Jardins des Bourroches », un week-end, au soleil. Dix artistes du coin (Dijon et environs) étaient invités chez des hôtes super accueillants. Quelques très bons moments qui m’ont permis de revoir plusieurs artistes que j’estime…
Joël Petot était l’initiateur de cette manifestation. Allez! On commence par lui!
Chapeau de paille sur la tête, il nous propose des cerises, puis, très zen, nous détaille son travail, présenté ici dans son petit jardin à lui. Ami des arbres, et leur fidèle admirateur, il poursuit depuis plusieurs années une démarche artistique à ce propos. Je connaissais son bois calciné, merveilleusement NOIR! De ce noir qui fait naître couleur et lumière… (C’est l’outre-noir de Soulages!) Il découpait des lamelles de ce bois calciné et les assemblait pour créer des volumes qui respectaient les formes et les lignes de l’arbre (les courbes) mais aboutissaient à des objets presque « sacrés ». Comme des petits oratoires, des sanctuaires, ou des réceptacles, des petits espaces « gardiens », des lieux de méditation… Cette fois, il nous montre des troncs (ou des grosses branches) bruts. Mais son acte artistique consiste à les ouvrir dans le sens de la verticalité, à écarter les deux morceaux tranchés et à imaginer un coeur d’arbre… inattendu et mystérieux. Surprise!
Dans son jardin, Joël Petot accueille Michel Potherat. Et comme il aime collaborer avec d’autres artistes (vitraux, céramique, peinture ont déjà interpénétré ses créations de bois ) il a laissé ce peintre animer à sa façon une tranche de tronc! Et M. Potherat place aussi dans ce jardin deux tableaux à lui (utilisation du PVC, je crois).
Quelques pas dans les rues du quartier et nous voilà dans un autre jardin. Eric Mappa a fait atterrir là une de ses étranges et belles créatures géantes (en bois). Insecte monstrueux aux pattes multiples, pense-t-on. Ou grande colonne vertébrale d’où sort un réseau de côtes, d’artères, de nerfs. Cette forme étonnante est vivante, car l’ artiste l’a positionnée de façon à ce qu’elle bouge au vent ou aux gestes des visiteurs. J’avais déjà connu (et aimé) le travail minutieux de Eric Mappa, qui, à l’époque, réalisait des sortes de petits reliquaires où il déposait, il me semble, des mini squelettes d’animaux ou des restes de végétaux. Il me confie qu’en ce moment il travaille beaucoup (mais lentement!!) sur des découpages et collages. Avec encore des « boîtes » et le thème de l’anatomie. A suivre! Chic!
Frank Jooste est là aussi. Il a fait une installation fantaisiste, entre ange, figure de proue et épouvantail! Et il a choisi quelques unes de ses aquarelles envoûtantes. Le meilleur de lui-même, je pense (même s’il cherche toujours ailleurs dans d’autres matériaux, d’autres styles de peintures). Philippe Poirier, lui, a accroché des photos en noir et blanc à l’intérieur d’un ancien petit lavoir au coeur du jardin! Bel espace secret, fermé, noir… Ses images sont fortes, comme les lieux représentés. Usines, carrières etc. Là où il s’est passé quelque chose mais activité figée, abandonnée… Je repère Epinac (Saône et Loire), village où je suis née!!
Petit tour dans la rue à nouveau pour rejoindre un troisième jardin. Christiane Bruley y a planté ses « totems »! Mariage de plantes, de terre, de pierres avec sa peinture si « végétale » , si « minérale ». Réussi! Fred Gagné a habité, lui, une partie du jardin, avec une installation dont le voile qui flotte et danse au vent crée une nouvelle vie ici. Une « comète » dit-il, porteuse de plein de choses!!
Quelques rues plus loin, Viola Montenot apporte à ce quatrième jardin son art du textile: draps anciens en chanvre qu’elle plie, coud et associe à d’autres petits matériaux: baguettes de bois, cailloux, ficelle, graines, cagettes. Résultat: des personnages stylisés, comme des petits mannequins, qui racontent les difficultés de la vie; des superbes tableautins à la plastique épurée; et des petits volumes qui voguent sur la pelouse… Daniel Carette, lui, montre son dernier travail en peinture. Une cheminement sans fin d’un artiste en recherche constante. Il a posé sur l’herbe des toiles plus anciennes et accroché en arrière plan des plus récentes. Très intéressant.
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