La figuration narrative est un mouvement artistique apparu, principalement dans la peinture, au début des années 1960 en France, dans le cadre du retour à la nouvelle figuration et en opposition à l'abstraction et aux mouvements contemporains du nouveau réalisme et du pop art, auquel elle est néanmoins associée.
Le mouvement de la figuration narrative n'a pas été structuré, en particulier, par un manifeste mais a cependant été théorisé par le critique d'art Gérald Gassiot-Talabot dans un ouvrage paru en 1965. Il s'agit d'un courant d'expression qui restreint initialement le champ de la nouvelle figuration en considérant comme narrative toute œuvre qui se réfère à une représentation figurée dans la durée, soit par la circulation d'objets dans la toile, soit par séquences, y compris sous forme de polyptyques, et qui veut généralement redonner à la peinture une fonction politique et critique de la société de consommation. Parmi ses sources d'inspiration (cadrages, montages, etc.) on compte la bande dessinée, le cinéma, la photographie, la publicité..., en fait, l'ensemble des images du quotidien. Les thèmes des œuvres sont rattachés le plus souvent aux scènes de la vie de tous les jours, ainsi qu'aux revendications sociales ou politiques.
Vivre et laisser mourir - La fin tragique de Marcel Duchamp
La plupart des artistes de ce mouvement furent marqués par les thèses gauchistes de Mai 68, en particulier celles d'Herbert Marcuse, en estimant que le potentiel subversif de leurs œuvres devait tenir dans leur dimension esthétique bien davantage que dans un discours explicite.
Les artistes de la figuration narrative se sont ainsi opposés au pop art américain qu'ils jugeaient trop hégémonique, trop formel, indifférent aux luttes politiques de l'époque et pas assez critique de la société de consommation, tout en utilisant certaines expressions formelles similaires.
La figuration narrative obtient son véritable acte de naissance avec l'exposition Mythologies quotidiennes organisée de juillet à octobre 1964, au Musée d'Art Moderne de la ville de Paris.
En octobre 1965, Gassiot-Talabot présente à la galerie Creuze l'exposition La Figuration narrative dans l'art contemporain où est exposé le polyptique Vivre et laisser mourir ou la fin tragique de Marcel Duchamp de Arroyo, Aillaud et Recalcati, qui constitue en quelque sorte le manifeste de ce mouvement. L'année suivante, l'exposition Bande dessinée et figuration narrative est montrée au Musée des Arts Décoratifs.
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