"Navajo generating station Page 2". Via Wikimedia Commons
Trois cheminées, au milieu du désert. 15 tonnes de charbon à la minute. 16m de tonnes de dioxyde de carbone partent dans l’atmosphère chaque année, et de l'oxyde d'azote, du mercure, du plomb... La centrale thermique de Navajo a quelque-chose de fascinant. C'est un désastre écologique. Et pourtant aucun homme politique n'ose s'y opposer.
Car cette énergie sert à pomper une partie de l'eau de la rivière Colorado (1,85km3 d'eau) et à l'expédier 540km plus loin, et 1000m plus haut. C'est cette eau qui a permis aux villes de Phoenix et de Tucson de se développer dans un désert. Le rêve de ceux qui l'ont conçue n'était pas seulement d'installer des êtres humains, mais de construire un cadre de vie idéal où l'on puisse jouer eu golf et dépenser l'eau sans compter. Ils ont voulu dire que la nature n'existait pas.
Voilà comment l'Américain considère le monde, et comment il pense bien de s'y comporter ?
(L'article de Scientific American dont j'ai tiré ces données est ici. Wikipedia en parle aussi. Quant aux Navajos, ils ressemblent aux travailleurs de la révolution industrielle : la centrale qui a détruit leur environnement leur donne de petits boulots.)