USA 2008 : Le Buffalo de Bill

Publié le 04 juin 2008 par Chroneric

Tête de mule la Hillary ? Sans doute. Il faut la comprendre. Hillary Clinton est une pure américaine et à ce titre c'est une battante qui n'accepte pas la défaite, elle qui a toujours connu des succès jusqu'à présent, elle a du mal à avaler la pilule.

Hillary Diane Rodham Clinton, née en 1947 dans l'Illinois, connaît sa première élection à l'école en tant que déléguée de classe. Autant dire que les campagnes électorales, elle en connaît parfaitement les tactiques et les rouages. D'ailleurs, à 17 ans, elle participe activement à la campagne du candidat républicain Barry Goldwater, ce qui lui permet de parfaire son expérience dans ce domaine. Après le lycée, elle entre à la prestigieuse université féminine de Wellesley où elle siège au conseil d’établissement et préside le mouvement des jeunes républicains du collège. Elle rallie Eugene McCarthy, le candidat anti-guerre lors des élections primaires à l'élection présidentielle de 1968, puis participe à la campagne du républicain Nelson Rockefeller. Mais elle quitte les républicains et rejoint les démocrates quand ceux-ci désignent Richard Nixon pour les représenter. Lors de la remise des diplômes de fin d'études, elle prononce un discours où elle s'en prend à l'administration Nixon. En 1969, elle entre à Yale pour des études de droit. Au début des années 70, elle apparaît dans le magazine Life à propos de la "nouvelle vague".

C'est à Yale qu'elle rencontre Bill, futur président, qu'elle a d'ailleurs abordé la première. Avec Bill Clinton, elle participe à la campagne présidentielle de George McGovern en 1972 qui est finalement battu par Nixon. A l'issue de Yale, elle devient une avocate brillante qui va notamment siéger à la commission judiciaire lors de la procédure d'impeachment de Nixon. Elle poursuit sa carrière d'avocate de cabinet en cabinet et devient professeur de droit à l'université d'Arkansas en 1975. En 1978, elle est nommée par Carter au Conseil de la Legal Services Corporation pendant que son mari devient gouverneur d'Arkansas. Première dame de cet état puis première dame des Etats-Unis en 1992 puis sénateur de New York en 2000, Hillary a toujours su se valoriser et se motiver pour décrocher les bonnes places aussi bien dans sa carrière de juriste que dans la politique. C'est donc en toute logique qu'elle se présente à l'investiture suprême du pays.

Mais voilà, un grain de sable s'est glissé dans la machine Clinton. Elle est à son tour victime de la nouveauté et de la fraîcheur que représente Obama dans le paysage politique, comme elle dans ces jeunes années. La nouvelle vague trouve son représentant dans ce candidat nouvellement désigné d'une large tête par le camp démocrate. Alors que va faire notre Hillary ? Car, pour elle, s'avouer vaincue est un échec voire même une humiliation. Les négociations s'annoncent tendues et intenses pour sortir la tête haute. Avec une telle vie, Hillary Clinton s'est habituée aux responsabilités importantes et elle ne se contentera pas d'une petite place dans un petit bureau au fond d'un couloir étroit d'une aile de bâtiment. Il lui faut du lourd et, battante comme elle l'a prouvé à maintes reprises, elle obtiendra sans doute sans difficulté satisfaction. En ce jour d'anniversaire du premier vol en montgolfière, ce serait bête de lâcher la pression.

Affaire à suivre...