Au fil des survols de la surface de Cérès par la sonde Dawn, nous découvrons des reliefs et des paysages instiguants qui témoignent de l’activité passée et présente de cette planète naine située dans la ceinture d’astéroïde. S’ajoute à la multitude de points brillants, une curieuse montagne conique et une abondance de cratères avec des fosses centrales récemment observées.
Depuis l’arrivée de la sonde Dawn dans le giron de Cérès, le 6 mars 2015, la première planète naine jamais visitée de l’histoire de l’exploration spatiale, n’a de cesse de piquer la curiosité des scientifiques et du public. Située entre Mars et Jupiter, le corps le plus massif de la ceinture d’astéroïdes présente en effet à sa surface des structures étonnantes dont la nature n’est pas encore été élucidée. Beaucoup d’entre vous en ont certainement déjà entendu parler, car nous revenons régulièrement dessus, au gré des nouvelles images publiées par la Nasa.
Dans le cadre de sa seconde orbite cartographique programmée jusqu’au 30 juin, les survols actuels de Dawn à une altitude de 4.400 km livrent des images toujours plus détaillées de ce petit monde intriguant de 950 km de diamètre.
Pour Carol Raymond, chercheur principal adjoint de la mission au JPL, « la surface de Cérès a révélé de nombreuses caractéristiques intéressantes et uniques. Par exemple, les lunes glacées du Système solaire externe ont des cratères avec des fosses centrales, mais sur Cérès (celles-ci) sont beaucoup plus communes. Ces caractéristiques et d’autres vont nous permettre de comprendre la structure interne de la planète naine que nous ne pouvons pas appréhender directement ».
En ce qui concerne les points brillants à la surface de Cérès, déjà remarqués lors des semaines qui ont précédé l’arrivée de Dawn, ils s’avèrent très nombreux et dispersés aux quatre coins de l’astre. Les plus célèbres d’entre eux occupent le fond d’un cratère de quelque 90 km de diamètre. La plus grande des taches blanches s’étend sur environ 9 km. L’équipe scientifique en a compté au moins huit autres, plus petites, à ses côtés. Comme il a déjà été dit à ce sujet : tout ce que l’on sait pour l’instant est qu’elles sont constituées d’un matériau très réfléchissant. L’hypothèse privilégiée par les chercheurs est celle d’une composition essentiellement de glace et/ou de sel. À dessein d’en savoir plus, des relevés spectrométriques de ces intrigants affleurements ont été effectués. En disséquant ainsi la lumière réfléchie, il sera alors possible de connaître la composition chimique de ces dépôts étant donné que chaque élément a sa propre signature dans le visible et l’infrarouge.
Sur cette image prise par Dawn le 6 juin 2015 à 4.400 km au-dessus de la surface de Cérès, on remarque plusieurs points brillants et aussi la présence d’une montagne pyramidale aux pentes abruptes. Elle culmine à environ 5.000 mètres
Hormis ces innombrables points brillants, l’équipe a remarqué d’autres éléments intrigants sur les clichés récents. Notamment une montagne aux pentes très abruptes qui culmine à environ 5 km au-dessus de la surface, au milieu d’une région relativement plane. Les planétologues signalent aussi la présence de nombreux cratères avec des pics centraux, des crevasses, des glissements de terrain, des traces d’écoulements…
Toutes ces plaies encore visibles témoignent de son activité passée. Elles sont vraisemblablement plus abondantes qu’à la surface de l’astéroïde Vesta — considéré comme une protoplanète — que Dawn avait survolé entre 2011 et 2012. Début août, la sonde spatiale entamera sa troisième campagne de cartographie, à environ 1.450 km d’altitude. Cérès a encore beaucoup de choses à nous apprendre sur la naissance du Système solaire et celle de la Terre. Beaucoup de découvertes nous attendent.