Cet aspect n'est pourtant pas sa caractéristique la plus originale, car, après tout, la génération des néo-banques sur smartphone a commencé à émerger il y a quelques années (aux États-Unis, notamment). Ce qui distingue vraiment Atom de ces pionnières est que, tandis que ces dernières se « contentaient » d'offrir une expérience rajeunie sur un socle fourni par un établissement traditionnel, elle veut devenir une banque à part entière, totalement indépendante. D'où l'importance pour elle d'obtenir cette licence.
Dans un sens, la nouvelle venue apprend des erreurs de ses prédécesseurs, en particulier Simple, qui a rejoint le giron de BBVA (au moins en partie) de manière à se libérer des contraintes induites par son partenaire existant. Le choix est ambitieux et requiert des moyens importants (l'équipe compte déjà une centaine de personnes) mais il permet à la banque d'être seule maîtresse de son destin. Elle a d'ailleurs indiqué qu'elle avait sélectionné la solution de FIS [PDF] pour son cœur de système informatique, sur la base duquel elle développera ses applications mobiles.
Grâce à son autonomie, Atom Bank entend redéfinir le concept de banque et démontrer que les startups de la FinTech ne font que gratter la surface des défis qui agitent aujourd'hui le secteur financier. Elle vise ainsi à concevoir, pour les particuliers et les entreprises, une expérience transparente et intuitive, intégrant l'innovation technologique dans ce qu'elle a de meilleur à apporter, tout en promouvant un modèle à bas coût, rendu possible par l'efficacité de ses infrastructures.
Les services à venir ne sont pas encore dévoilés mais on sait déjà que l'ouverture de compte sera menée de bout en bout sur le smartphone, que la sécurité prendra en compte les plus récentes évolutions de la biométrie, que les processus seront intégralement dématérialisés (signature électronique incluse ?), que les conseils deviendront prédictifs au fur et à mesure que la banque connaîtra plus intimement ses clients… Plus étonnant, il est aussi question d'une interface interactive en 3D, fondée sur un socle de jeu vidéo (Unity pour ceux qui connaissent).
Avec de telles promesses, on ne peut qu'être impatient de voir le résultat, qui s'annonce en effet bien différent des offres habituelles. Il ne sera peut-être pas du goût de tous, surtout dans un pays où il semblerait que la banque sans agences ne soit pas aussi populaire qu'on pourrait l'imaginer, mais c'est justement une autre spécificité d'Atom : elle ne cherche pas à conquérir le monde, convaincue que les petites structures sont mieux à même de répondre aux attentes de leurs clients que les grands groupes.