Des barres de céréales protéinées à plus de 400 calories tout aussi néfastes que des sachets de chips individuels à 500, mieux connus pour leur apport excessifs en graisses saturées et en sodium, c’est un peu la synthèse de cette étude qui s’insurge contre les allégations » fitness » accolées à certains produits alimentaires. Des conclusions présentées dans le Journal of Marketing Research qui appellent, dans un contexte d’épidémie d’obésité, à un marketing plus éthique des produits alimentaires.
Les chercheurs ont mené 3 expériences pour aboutir à ces conclusions avec des participants âgés en moyenne de 19 à 24 ans, à IMC normal, compris entre 19 et 25.
1. Sur 163 participants, assignés à déguster et noter un produit en 8mn, défini soit par un label fitness ou l’absence de label, l’analyse montre :
- qu’un label » fitness » ou » diététique » sur le produit favorise sa consommation par ceux qui sont soucieux de leur poids,
- ce type de label » fonctionne » mieux chez les hommes que chez les femmes.
2. Sur 231 participants, assignés à déguster et noter un produit en 8mn, défini soit comme produit alimentaire autorisé/interdit et fitness/non fitness, l’analyse montre :
- que les participants décrivent les aliments autorisés comme riche en vitamines, minéraux et nutriments, favorables au maintien du poids corporel.
- que les participants décrivent les aliments interdits comme riches en graisses, en sucre ou riches en nutriments (acides gras, fructose) propices à la prise de poids.
3. Sur 145 participants invités après dégustation de produits à label » fitness » ou » non fitness, à pratiquer 30 minutes de vélo d’exercice, l’analyse montre que
- les participants assignés aux aliments » fitness » font moins d’effort et font preuve de moins de performance.
Des effets indésirables sur les comportements de contrôle du poids : C’est ici l’argument principal, au-delà de l’apport calorique même, cet effet » découragement » ou inutilité de pratiquer une activité physique, puisque l’on vient de consommer » sain « . Ainsi, ces consommateurs vont non seulement sous-estimer le nombre de calories consommées avec ces aliments, mais aussi surestimer le nombre de calories brûlées pendant l’exercice ou a minima, le nombre de calories à brûler.
L’étude conclut que les allégations de type » fitness « , » bon pour la santé » entrainent une consommation alimentaire accrue pour les personnes qui font attention à leur poids, mais n’ont en pratique aucun effet positif sur l’effort physique. En conclusion, on en consomme plus et on en » brûle » moins. Perdre du poids ou le contrôler ne passe donc pas par ce type de choix.
Source:Journal of Marketing Research June 24 2015 DOI: 10.1509/jmr.12.0429
The Effect of Fitness Branding on Restrained Eaters’ Food Consumption and Post-Consumption Physical Activity