Cette exposition a été un choc pour moi, car il y a peu d’œuvres, mais elles percutent.
Celle qui m’a le plus marqué est l’œuvre d’une artiste anonyme. Sur tout un pan de mur, des tableaux de femmes autochtones sont affichés. Elles sont sensuelles, belles, martyres… En dessous se trouvent des portemanteaux avec des noms de femmes. Dont Loretta.
En relevant la tête, je remarque une affiche avec un texte. C’est une jeune fille décédée qui parle. Elle raconte où elle a été aperçue la dernière fois et comment son corps a été retrouvé à l’intérieur d’un sac.
Mon regard redescend sur le portemanteau de Loretta. Ce n’est qu’à cet instant que je remarque le sac. Un grand sac sale. Comme celui dans lequel Loretta a été retrouvé…
Une œuvre qui au premier abord n’attire pas l’attention, mais qui percute lorsque l’on comprend son sens.
Vue d’ailleurs
Je me suis rendue à cette exposition avec 4 amies. 3 Iraniennes et une Française. La majorité d’entre elles ne connaissaient pas la condition des femmes autochtones au Canada, alors forcement, elles n’ont pas compris les œuvres au premier abord.
Après une mise en contexte sur les maltraitances, les disparitions et l’absence d’enquête sur ces femmes, leur regard a changé.
Mais un questionnement est apparu: elles viennent d’Iran et le Canada les a accueillies. Alors comment se fait-il que ce pays, si pacifique vu de l’étranger, traite les femmes autochtones de cette façon?
Après avoir remarqué l’absence de visage dans la majorité des œuvres, l’une de mes amies est arrivée à une dure conclusion: les femmes autochtones ne sont personne.
Une exposition gratuite à voir dans le cadre du Printemps autochtone d’art deux à la Maison de la culture Frontenac. Du 29 avril au 6 juin 2015.