Un film de Debra Granik (2010 - USA) avec Jennifer Lawrence, John Hawkes
Bof, pas terrible.
L'histoire : Une famille très très pauvre qui vit près de la forêt. C'est Ree, 17 ans, qui s'occupe de la maisonnée, un petit frère, une petite soeur et la mère, malade. Le père vient de sortir de prison, libéré sous caution, en hypothéquant la maison et les bois familiaux. Ce qui veut dire que s'il ne se présente pas à son procès, Ree et sa famille seront SDF. Or, il a bel et bien disparu, et il y a de grandes chances qu'il ne réapparaisse pas. Effondrée, mais déterminée et courageuse, Ree va partir à sa recherche.
Mon avis : Triste, froid, déprimant. Une petite maison pourrie dans les bois. Une mère et ses trois enfants qui n'ont plus que les écureuils comme source de protéine. La ténacité d'une jeune fille qui veut s'en sortir, mais qui ne peut pas, bloquée chez elle par la tenue du foyer et l'éducation des enfants, car la maman est malade. Du misérabilisme, quoi. Franchement pas le truc qui m'excite.
Super outillage, pour des pauvres. Et elle va chasser quoi, avec ça ? Ils ne bouffent que des écureuils...
J'ai même trouvé ça un peu incohérent. Ils ont l'air d'être à cent lieues de la ville, ils font comment pour aller à l'école tous les jours ? On ne voit jamais Jennifer les emmener nulle part. Ils ont pourtant des devoirs à faire, les deux petits. Ce n'est pas obligatoire en Amérique ? Chez nous, si les parents ne veulent pas de l'école tradi, on peut suivre les cours à domicile ou même instruire soi-même ses enfants ; c'est l'instruction qui est obligatoire, pas l'école. Quid pour les States ? J'ai remarqué aussi que Jennifer avait plein de pantalons et de bonnets différents... OK, on va dire qu'elle les a récupérés chez Emmaüs. Ceci dit, on ne la voit jamais faire la lessive, ce qui, dans des conditions pareilles, doit être une sacrée épreuve. Bref, le film se veut réaliste, mais il ne l'est pas réellement. Peut-être pour ça qu'il ne m'a pas touchée.
Et ils vivent de quoi ? Car elle a bien un peu de sous dans les poches, la môme. Subventions ? Dons ? Vente de bois ? On n'en sait fichtre rien. C'est juste Il était une fois une jeune fille très pauvre.
La recherche du paternel est inintéressante. Elle se passe toujours dans le même cercle, dans les environs, on voit toujours les mêmes tronches de junkies, les mêmes taudis. Les rôles secondaires le sont tellement que ce matin j'ai déjà oublié leurs têtes. La petite Jennifer s'en sort pas mal, mais ne fait pas d'éclat non plus, dans un film qui en manque singulièrement.
Non, franchement, je me suis bien barbée ! Ca m'a rappelé un peu Frozen river, une description pure et dure de la misère, en hiver pour faire encore plus glauque, mais qui est si répétitive que l'on s'ennuie et que l'on passe totalement à côté du message que le réalisateur veut faire passer.
La réalisation par contre est plutôt pas mal dans son ensemble.
Et pourquoi ça s'appelle "L'os de l'hiver" ? Pas pigé. Il doit y avoir un jeu de mot. Ou alors ça veut dire "Au creux de l'hiver", un truc comme ça ?
Bon, ben j'ai tout faux car tout le monde a adoré. La surprise est d'autant plus grande que je ne me souvenais pas avoir entendu parler de ce film, ni en promo, ni même sur vos blogs... La presse est en extase : émouvant, réaliste, implacable, terrifiant, anxiogène, douloureux, impressionnant... Les internautes sont beaucoup plus partagés.