Si la musique latine a une telle réputation de chaleur, excitation et sensualité, c’est qu’en fait nous français, on est un peu planplan. Alors forcément, à côté de la frénésie rythmique et des déhanchements décomplexés d’un public habitué à danser depuis le plus jeune âge, nos clappements de mains désordonnés et nos timides pas de côtés font pâle figure. La richesse du monde, et un des rares atouts de la mondialisation, c’est nous amener un peu de tout ça. Donc Dieu inventa la samba. Et Casuarina s’en fit le moderne prophète.
© Photo : Alice Venturi
Véritable phénomène dans son pays natif, le Brésil, Casuarina s’est fait depuis peu le porte-étendard du son brésilien, notamment la samba ou la bossa nova, dans le monde entier. A l’heure où la musique – tout comme la cuisine – « fusion », en tout cas mélangeant les genres et les provenances est en vogue, ça fait finalement du bien d’entendre une musique profondément pure, sans mixage des influences, produisant un son spécifique qui se suffit amplement à lui-même. Même dans ses reprises de grands classiques de la musique brésilienne, le groupe garde une fraîcheur et un entrain extrêmement libérateur.
Musique à 3’40.
Pour son concert à la Bellevilloise à l’occasion du cinquantième anniversaire de Avenida Brasil, on s’est baignés dans cette ambiance de tambourin, guitares à quatre cordes, percussions enflammées et ronronnement de gorge. Le groupe, en scène avec deux chanteurs, deux percussionnistes, trois guitaristes et pour vedette le chanteur principal João Cavalcanti, a livré un concert énergique et aimant, régalant les nombreux brésiliens de la salle, autant que les petits novices venus découvrir cette perle d’ailleurs.
Entre deux « João seu lindooo » (« Joao tu es beau » pour ceux qui ne pratiquent pas la langue de Jorge Amado) le groupe a joué une sélection de chansons originales et de reprises de thèmes brésiliens célèbres, sur lesquels l’assistance a pu chanter à gorge déployée – ou faire semblant pour ceux qui ne connaissait pas les paroles ou ne parlait pas la langue susdite. La voix grave et suave du chanteur contre à la perfection les sons endiablés de la samba, sifflets et guitares mélodiques qui paraissent descendre tout droit des chants d’oiseaux tropicaux.
Somme toute, on a assisté à un très bon concert, dans une ambiance chaleureuse, amicale et bon enfant, avec un groupe très humble, gentil et visiblement heureux d’être là. On reviendra, et pas uniquement pour le regard doux et rieur de Joao !
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Casuarina
Groupe brésilien (Rio) de samba composé de Daniel Montes, Gabriel Azevedo, João Cavalcanti, João Fernando et Rafael Freire.
Facebook – @grupocasuarina
Live à La Bellevilloise – Ménilmontant le 20 juin 2015
Avenida Brasil
19-21 rue Boyer, Paris XXe
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