Le château de la Maison d'Albret à Nérac

A l’origine, une construction quadrangulaire avec une grande cour intérieure et des tours d’angles, de fossés aménagés pour la pratique du jeu de paume.

Seule une partie de l‘aile nord et une tour-escalier sont encore debout, on suppose qu’il s’agit des appartements de Jeanne d’Albret et surtout une galerie en encorbellement et des petites pièces de garde-robe.

Henri de Bourbon en fit sa capitale politique et y séjourna de 1576 à 1588. C’est un bel exemple de style Renaissance.

On imagine mal que se tint pendant quelques années ici la cour royale de Navarre, où nombre d‘intellectuels protestants venaient se réfugier et où fut élevé le Vert Galant.

Le château n’est évoqué que sous forme de maquette et nous avons déjeuné pratiquement dans la cour d’honneur, juste en face.

Louis XIII ordonna le comblement des fossés en 1621, le château fut déclaré bien national en 1793, ses vestiges vendus par lots à partir de 1811. Même Viollet-Le Duc renonce à son projet de restauration en 1862 …

Le château a donc presque totalement disparu mais le peu qui nous a été légué montre une grande élégance … Cette galerie couverte, avec ses colonnes en spirale et ses merveilleux chapiteaux décorés de griffons et de chimères, enchante … Une pierre blonde, une situation privilégiée surplombant la Baïse, au milieu d’une cité tranquille, aux maisons d’une élégance pleine de charme.

Ne pas manquer de visiter l’église Saint-Nicolas, imposante et même disproportionnée, mais très classique. Admirer les vitraux du célèbre verrier Joseph Villiet, décorateur de très nombreuses églises d’Aquitaine (Ici, les verrières sont de 1856 – 1858).

Nérac, très proche d’Agen, n’a plus de sous-préfet mais conserve sa poésie.

A propos, connaissez-vous la légende qui donna naissance à l’expression « Conter fleurette » ou encore « flirter » ? Fleurette était la fille du jardinier du château. Elle était tombée – naturellement – amoureuse d‘Henri de Navarre. Celui-ci, un soir de bal à la cour, lui avait donné rendez-vous sur la promenade de La Garenne, le long de la rivière. Pour une raison qui nous échappe, il n’est pas venu.

La jolie Fleurette, désespérée, se serait jetée à l’eau …