Sarkosy pétille à l’eau de Vichy

« C'est un peu comme une maison dans laquelle vous habiteriez. Il y a une canalisation qui explose, elle se déverse dans la cuisine. Le réparateur arrive et vous dit : j’ai une solution. On va garder la moitié pour la cuisine, on va mettre un quart dans le salon, l'autre quart dans la chambre des parents et si cela ne suffit pas, dans la chambre des enfants ».

Ainsi s’est exprimé Nicolas Sarkosy, le 18 juin, devant un parterre d’encartés rigolards dans une assemblée de l'enseigne Les Républicains. Il les a bien fait marrer, l’ex, avec ses allusions à la proposition de la Commission européenne de répartir les migrants entre les différents pays de l'Union européenne. Satisfait de lui, il tient à montrer qu’il maîtrise les mimiques du comique troupier, très en vogue dans la deuxième moitié du siècle précédent. Il marque la pose, respecte un temps de silence entre les séquences de saillies aux sous-entendus équivoques, ne manque pas un regard appuyé sur ses auditeurs rassemblés en grappes autour de lui. Triste comique, il s'agite en tous sens pour montrer qu'il accorde de l'attention à tous. Il ajuste un haussement de sourcils avec un bougé compulsif de l'épaule droite.

Le choix de se lancer dans la surenchère pour consolider son image en vue de se démarquer des autres canassons de sa « famille politique » ne fait pas de doute. Le plombier Sarkosy se dévoile toutefois comme un piètre autoentrepreneur. Son goût pour les tuyaux crevés ne se dément pas. De plus, il ne pense pas à présenter un devis. Il offre des solutions sans réfléchir. La clientèle pourrait bientôt lui faire défaut.

C’est d’Italie que les protestations ont été les plus lucidement exprimées. Le secrétaire d'État aux Affaires européennes s'est indigné sur son compte Facebook après les propos de l’ancien président : « Dommage que ce soit lui qui ait cassé la canalisation en faisant la guerre en Libye sans savoir que faire après. Et sa blague est encore plus malheureuse quand on pense à la tragédie des milliers de personnes qui se sont noyées... ». Bonne chance aux communicants et porte-paroles qui seront appointés en 2017 pour canaliser ses propos.