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Il faut s’en contenter

Publié le 04 juin 2008 par Journalsudouest

FRANCE 1 -COLOMBIE 0. Les Bleus n’ont guère été brillants, hier soir, face à la Colombie dans un nouveau système de jeu comme s’il fallait déjà oublier Vieira. Mais ils ont gagné, c’est le principal.

euro2008colombie.jpgC’est par un succès, plutôt timide, que les Bleus ont achevé leur troisième match amical. Faut-il s’en inquiéter ou trouver plein d’excuses à un groupe en pleine préparation physique ? On ne sait plus trop. Néanmoins, ils s’avancent vers l’Euro sans plus de certitudes sur leur énorme potentiel offensif inexploité et toujours autant de doutes dans la forme des uns, la méforme des autres. Fort heureusement, ce n’est pas une exception dans ces moments-là. La victoire est survenue sur un penalty et Ribéry n’a pas laissé passer l’opportunité. On dit toujours que les plus grandes réussites se confectionnent dans la victoire. Hier soir, les Bleus auront mis au moins une maille à l’endroit.La principale vertu d’un entraîneur, plutôt d’un sélectionneur, est de savoir anticiper autant sur le présent que sur le court terme. Ainsi, pour pallier l’absence de Vieira en attendant peut-être l’annonce de son forfait, dimanche prochain, Raymond Domenech a encore changé son schéma tactique. Après le 4-4-2, classique, contre l’Equateur et lors de la première période face au Paraguay, le 4-3-3 usité en seconde mi-temps, ce fut au tour du 4-4-2 avec un milieu en losange d’être expérimenté. Le même système adopté par Laurent Blanc à Bordeaux. Avec Makélélé dans le rôle de la sentinelle, Toulalan à droite, Malouda à gauche et Ribéry derrière les deux attaquants. Preuve que l’on ne remplace pas le capitaine tricolore. On cherche la meilleure solution pour masquer son absence.

Une idée comme une autre même si l’on n’imagine guère les Bleus traverser l’Euro dans cette configuration. Beaucoup trop risqué. Lors de cet acte initial, tout n’a pas été parfait, loin de là. Encore une fois, l’équipe de France a été coupée en deux avec d’un côté sept joueurs prudents et trois autres à la totale liberté de manœuvre. Les Latéraux sont très peu montés, empêchant ainsi les redoublements et l’écartèlement de l’adversaire. Si bien que le triangle, Ribéry-Benzema-Henry, s’est souvent perdu dans les Bermudes par manque de soutien et d’idées fortes dans la dernière passe. Le déchet a même été colossal dans ce secteur.

Pourtant, les Tricolores ont dominé cette période mais sans parvenir à se montrer véritablement dangereux si ce n’est dans les dix dernières minutes. Ils se sont souvent emmêlés les pinceaux dans l’entonnoir afin d’étirer une défense pourtant pas très habile. Certes, on pourra toujours louer l’esprit du trio offensif mais à vouloir forcer les relations de complicité, les effets deviennent négatifs. On le sait bien, les complicités naissent naturellement. Henry devra se faire à cette idée, lui qui a galvaudé tant de ballons lors de la passe ultime.

Défense fébrile.

Il n’empêche, Toulalan et Malouda sont plus des points d’appui que des points forts. Soit ils n’ont pas encore atteint la plénitude de leur forme, soit leur niveau laisse à désirer. À six jours du premier match contre la Roumanie à Zurich, on reste circonspect. Quand à la défense, elle a montré des signes de fébrilité par instant, ce qui n’est jamais bon signe si près de l’entrée en compétition. Car si Thuram et ses coéquipiers mènent à la marque sur un penalty logique accordé sur une faute de Zapata sur Henry et converti par Ribéry (24e), personne n’aurait crié à l’iniquité si Escobar n’avait pas touché du bois sur un face-à-face avec Coupet (9e).

À la reprise, aucun remplacement n’est effectué. Preuve que le sélectionneur veut savoir ce que ses joueurs ont dans les chaussettes si près de l’échéance. Les Colombiens, peu entreprenants jusque-là si ce n’est sur des phases de contres, adoptent le jeu en profondeur sur Perea et Garcia. Bien qu’esseulé, l’ancien bordelais aujourd’hui transféré au Gremio Porto Alegre au Brésil, tente de surprendre à deux reprises Thuram. Stoppé la première fois, il parvient à frapper dans un angle fermé et Coupet s’y reprend en deux temps.

Depuis un quart d’heure, les Bleus ne sont plus dans la partie. Autant physiquement que mentalement. Comme si la pause avait eu des effets néfastes. Le bloc équipe est de plus en plus coupé en deux. Flagrant ! Forcément, le jeu offensif tricolore s’en ressent. Les occasions sont désormais inexistantes. Si ce n’est sur ce ballon chipé par Benzema dans les pieds de Sanchez, le valenciennois. Le Lyonnais part alors en solitaire mais se heurte à la main ferme de Julia (59e). Peu de temps après, Domenech procède à son premier changement. Benzema laisse sa place à Lassina Diarra. Conséquence, le 4-4-2 se transforme en 4-2-3-1 avec Toulalan à droite et Ribéry derrière Henry, schéma identique à celui adopté au Mondial 2006. Finalement, n’est-ce pas la meilleure solution ?


Article d’Alain Goujon, Sud Ouest


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