Celui-là est britannique, déjà bien abouti et se présente un peu comme un alcootest. Il vient de montrer sa précision de 90% dans la discrimination entre tumeur maligne ou bénigne. Ces résultats prometteurs, présentés dans les Annals of Surgery sont déjà en cours de confirmation par un essai plus large impliquant trois hôpitaux de Londres.
Seul un petit nombre de lésions de l’estomac vont évoluer vers un cancer. Cependant, il n’existe aucune méthode non invasive pour détecter ces lésions dangereuses et pour stratifier le risque de développement cancéreux. Les méthodes de diagnostic actuelles, comme l’endoscopie sont invasives, coûteuses, chronophages et désagréables pour le patient. Enfin, les tumeurs malignes gastriques et œsophagiennes pèsent pour 15% des décès par cancer dans le monde.
En France, environ 6.500 nouveaux cas de cancers de l’estomac sont diagnostiqués chaque année, en majorité chez des personnes de plus de 50 ans et ce cancer entraîne près de 4.500 décès par an.
Le cancer de l’œsophage, moins connu, présente cependant une incidence élevée d’environ 5.000 cas par an, en France, et entraîne globalement le même nombre de décès chaque année. Dans 80 % des cas, il touche des hommes âgés de plus de 55 ans, et dans 90 % des cas, il est lié à la consommation de tabac et/ou d’alcool.
Le développement de tests d’haleine ouvre la perspective de pouvoir diagnostiquer et traiter plus tôt ces deux cancers, à mauvais pronostic (taux de survie à long terme respectifs : 13% pour le cancer de l’œsophage et 15% pour le cancer gastrique).
Plusieurs tentatives de développement sont en cours, l’une par des par des chercheurs de l’Israel Institute of Technology, de l’Anhui Medical University (Chine), la plus récente par une équipe également israélienne de l’Université de Latviaa, cette dernière par une équipe de Imperial College de Londres.
Ce nouveau test britannique s’avère tout aussi prometteur, avec une précision de 90% et une rapidité soit l’obtention des résultats en quelques minutes. Testé ici à partir d’échantillons d’haleine de 210 patients, le test prouve sa capacité à faire la distinction entre formes bénigne et maligne des cancers de l’œsophage et de l’estomac. Le principe du test est toujours le même, la recherche, par spectromètre de masse, de composés chimiques – organiques volatils (COV)- dans l’air expiré, spécifiques aux patients atteints de cancer de l’œsophage et de cancer gastrique. En pratique, les patients respirent dans un dispositif semblable à un alcootest relié à un sac.
Enfin, le modèle économique laisse présager un coût abordable et de très importantes économies par rapport à la procédure systématique par endoscopie.
Un nouvel essai est d’ores et déjà amorcé sur 400 patients de l’University College London Hospitals et autres établissements britanniques. Les chercheurs espèrent utiliser les résultats de cet essai clinique pour mettre ce dispositif en pratique clinique. L’objectif, pouvoir en routine diagnostiquer les patients présentant des symptômes non spécifiques précoces, réduire le nombre d’endoscopies (invasives) et pouvoir offrir aux patients plus d’options thérapeutiques. Autre objectif, utiliser ces résultats pour définir un biomarqueur d’évaluation de la progression des cancers.
Source: Annals of Surgery June 2015 doi: 10.1097/SLA.0000000000001101 Mass Spectrometric Analysis of Exhaled Breath for the Identification of Volatile Organic Compound Biomarkers in Esophageal and Gastric Adenocarcinoma
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