La loi congolaise reconnait deux formes de contrat de travail: le contrat à durée indéterminée (CDI) et le contrat à durée déterminée (CDD). À noter que ce dernier ne peut être d’une durée excédant 6 mois. En effet, la loi dispose que tout CDD ayant dépassé 6 mois est automatiquement considéré comme un CDI.
Nulle part dans la loi il n’est fait état d’un contrat journalier, c’est-à-dire le contrat que signerait un employé appelé « journalier » hors de tout cadre ayant trait à la protection sociale et aux conventions collectives.
Le statut de journalier est une pure invention des entreprises confrontées au besoin de recruter du personnel d’exécution à la va-vite. L’idée étant de se donner la possibilité de rompre un contrat de travail à tout moment et de faire des économies substantielles.
Un journalier est un travailleurs à qui l’on paie 2 ou 3 euros par jour pour exécuter des tâches aussi pénibles qu’entretenir la voirie, décharger un gros camion en 30 minutes ou creuser une galerie de mine.
Aussi, il convient de ne pas prendre un contrat journalier avec un CDD. Le fait que certains employés soient sous contrat journalier depuis plusieurs années suffit à lever tout équivoque.
Reste la problématique de la légalité ou non du recours à ce mode de recrutement. À priori, un contrat autre qu’un CDI ou un CDD est illégal et fait peser le risque de poursuites judiciaires sur toute entreprise qui l’a proposé à ses employés. Mais l’actuel code du travail n’est plus assez en phase avec la réalité du marché de l’emploi. C’est un code qui a été élaboré alors que l’État était l’employeur de 90 % de la population active. L’Etat était un employeur qui n’avait aucun intérêt à faire du salaire une variable d’ajustement.
Il s’avère alors impérieux de reformer notre législation du travail afin de mieux contrôler ce qui se fait en la matière. Car les entreprises n’ont de cesse d’exploiter les faiblesses des dispositions en vigueur pour rouler dans la farine demandeurs d’emplois et inspecteurs du travail. L’urgence s’impose, étant donné le nombre croissant de patrons qui recrutent des journaliers. De nos jours, même les sociétés de l’État comme la SNEL le font en toute impunité. C’est dire si nos chers députés ont besoin de focaliser leurs missions sur des problèmes majeurs comme celui-là plutôt que de vouloir à tout prix se faire réélire l’an prochain.
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