Dernièrement nous avons découvert le projet #Setinthestreet de Justin Bettman, photographe américain. Visible sur son site internet, ce projet interroge le spectateur de plusieurs façons. Au départ nous voyons des photographies de famille, scènes de vie banales, un peu vintage. Les images semblent figées et construites, elles ressemblent à des tableaux. Puis peu à peu le décors se dévoile, d’une dimension intime nous passons à une dimension publique. Autour des passants qui déambulent des immeubles apparaissent, ce n’est plus figé, l’à côté devient vivant. Nous passons du réel au factice ou du factice au réel.
Les décors de ces photos sont conçus à partir de matériaux et meubles trouvés dans la rue. Justin Bettman a reconstruit des intérieurs, salons, chambres, salle de bain avec ces éléments qui n’étaient plus désirés. Comme sur un plateau de cinéma, ces décors servent de support pour reconstruire une réalité. En nous proposant le même sujet pris avec différents point de vue, différents cadrages Justin Bettman questionne. Où est la réalité ? Est-elle celle qu’on voit ? Celle qu’on nous montre ?
Ces décors installés dans les rues de New York ont été laissés à l’endroit du shooting, Justin Bettman invite les passants à prendre leurs propres images, à donner leurs propres points de vue via le hashtag #setinthestreet. En s’inscrivant dans l’air du temps, celui de l’instantané du partage d’images à tout va, le photographe nous interroge sur notre façon de modeler une réalité à travers le filtre de nos appareils photos. Qu’en pensez-vous ? Ces questionnements vous intéressent ? Vous parlent?