Le Pdg de Dassault aviation confirme que le premier Rafale égyptien sera bien livré le mois prochain.
Ť Pour une fois, nous n'avons pas eu ŕ expliquer pourquoi nous n'avons toujours pas vendu de Rafale ! ť C'est un Eric Trapier extręmement détendu aprčs une semaine de marathon au Salon du Bourget, qui s'adresse ŕ nous. Peut-ętre le Salon aurait-il été encore plus exceptionnel si la 4čme commande de l'avion omnirôle avait pu ętre annoncée durant cette semaine oů le monde aéronautique ŕ les yeux braqués sur le 1er Salon du monde. Mais le temps des contrats n'est pas celui des salons. Toutefois Eric Trapier est sűr de lui, il y aura bien un 4čme contrat ŕ l'export annoncé dans les semaines qui viennent.
Pour l'heure chez Dassault on est déjŕ dans la phase livraison de l'avion. Comme prévu le 1er Rafale égyptien sera livré mi-juillet. On discute encore certains détails avec le Qatar. Avec l'Inde rien n'est encore signé mais c'est une question de jour. Chez Dassault on est sűr que l'Inde a besoin de plus des 36 avions commandés et męme si la partie indienne a expliqué qu'il n'était pas question pour elle d'aller au-delŕ de cette commande initiale, les négociateurs de Dassault estiment qu'au contraire l'Inde reste potentiellement une cible męme s'il n'est plus question d'envisager comme il y a quelques mois un volume de 126 appareils. IL y aura besoin de savoir faire , mais Dassault n'en manque pas.
Alors pourquoi ce qui est possible aujourd'hui ne l'a pas été pendant presque 20 ans ? Pour Eric Trapier, c'est simple. Il a fallu que les ingénieurs peaufinent ce merveilleux avion qu'est le Rafale. Il y a d'abord eu la version porte-avion puis la version air. Les forces armées françaises l'ont ensuite engagé dans les combats au-dessus de la Libye puis au Sahel. L'avion a été presque tout le temps disponible avec un taux de pannes trčs faible. Il y a eu ensuite le coup de main du gouvernement avec le rôle essentiel du ministre de la Défense Jean-Yves Le Drian.
Ajoutez ŕ cela un changement dans les rapports géopolitiques dans la région du Golfe, les Américains choisissant de soutenir l'Iran ce qui a fâché pour longtemps les monarchies sunnites. Et enfin la baisse de l'euro qui a fait baisser le prix du Rafale. Voilŕ le scénario d'une vraie success story.
Eric Trapier explique : Ť Nous avons besoin d'ingénieurs et de compagnons mais je ne saurais vous donner un nombre précis d'embauches ť. Chez Dassault c'est la prudence qui l'emporte car on attend toujours une possible inversion de la tendance économique. On rappelle qu'il faut savoir embaucher et puis débaucher si les commandes diminuent.
Ce qui n'est pas prčs d'arriver visiblement. Le Rafale est devenu en quelques mois le produit-phare des exportations françaises alors que les avions d'affaires qui, ne l'oublions pas, ont fait vivre la firme pendant des années, sont en train de retrouver une nouvelle dynamique avec le 8X et le 5X qui vient de faire son roll-out ŕ
Mérignac.
Le PDG est trčs fier de sa société : Ť Nous sommes les seuls, s'enthousiasme-t-il, ŕ ętre capables de faire voler ensemble un avion d'affaires, un avion de combat et un drone, et cela avec seulement 11 000 collaborateurs ť Cette image de vol en patrouille du Falcon 7X, du Rafale et du Neuron est maintenant la signature visuelle de l'entreprise . Et c'est ma foi un trčs bon choix !
La chronique AeroMorning de Gérard Jouany en partenariat avec le Bourget FM