Et pour les interprétations, dur de se prononcer. Solé m'a fait rire par sa chute sur « Marinette » et Vink par son approche si poétique et sa réappropriation du thème de la chanson « le Vent ». Mais il y a d'autres petits trésors dans cette BD. Et surtout, il y a plein de dessinateurs que je ne connaissais pas à l'époque et dont j'ai découvert avec plaisir le style graphique ! Comme Dethorey, Gibrat ou encore Corriger. Et puisqu'on en arrive au dessin, et bien parlons graphisme les copains ! Quatorze artistes aux styles résolument variés. Et c'est une autre excellente idée de ce recueil, pas de style passe-partout. Chacun a ses forces et ses faiblesses – ou pas de faiblesse du tout d'ailleurs - mais tous se diffèrent les uns des autres. Impossible pour moi de confondre aucun de ces quatorze artistes. Je ne suis pas client de chacun mais le choix de ce collectif fonctionne vraiment dans le sens de quatorze styles qui ressortent et qui se réapproprient à leur manière l'œuvre du vieux Georges. Je ne passerai pas en revue ces quatorze styles – comment ça, c'est ce que vous attendiez – je vous recommande plutôt d'aller découvrir ses auteurs dans leurs autres travaux. Et pour les nostalgiques, Alphonse Boudard se fend d'une petite intro qui nous rappelle que Georges n'est plus là. On touche presqu'au bonheur, me direz-vous. Et bien non, car l'idéal absolu aurait été d'avoir un petit CD avec la BD afin de réentendre ces chansons. Voire même de tenter l'expérience d'écouter chaque chanson en lisant l'interprétation du dessinateur. Mais personne n'est parfait, alors profitons de cette rencontre incroyable entre texte des années cinquante et dessins des années quatre-vingt pour se faire plaisir et découvrir ou se rappeler, que sais-je, un auteur, un artiste, une chanson, un dessin... Pour info, il y eut un autre tome se promenant dans les années 1956-1962 qui parut un an après – comprendre en 1990 donc – et Vents d'Ouest alla même jusqu'à sortir l'intégrale de ces deux tomes ! Une BD à lire auprès de votre arbre. Rappelez-vous, celui au pied duquel vous viviez heureux !
Zéda sort sa guitare pour se frotter à un classique de Brassens !