Magazine Environnement
Je vais vous raconter aujourd'hui l'histoire du rosier Joëlle. Enfin, celui que vous voyez en photo est un des nombreux descendants de celui d'origine.
Lorsque j'étais en CM2 (oui je sais, le début de l'histoire remonte à la préhistoire), l'institutrice nous avait parlé de Joëlle, une jeune fille atteinte d'une grave maladie. Pour financer son opération à l'étranger, un rosier portant son prénom avait été créé. Nous pouvions donc acheter ce rosier pour participer à cette belle cause. Mes parents et grand-parents en avaient acheté un. Chez moi, il n'a pas survécu bien longtemps mais celui chez mon grand-père, grand amateur de roses, a toujours été très beau.
Lorsque j'ai aménagé à Vendin, mon grand-père m'avait préparée des arbres fruitiers et des rosiers.
Il partait d'églantiers qu'il allait chercher lui-même : armé de sa bêche, couvert de son béret et de 3 vestes (en protection), il sillonnait les environs à bord de sa 4 L.
Lorsqu'il repérait de beaux buissons d'églantiers sur le bord des routes, il garait sa voiture et s'enfonçait joyeusement dans ce fatras inextricable. Il en ressortait en général couvert de griffures au visage et aux mains (quand ce n'était pas rempli d'épines) mais le sourire aux lèvres, tenant fièrement dans ses mains de magnifiques spécimens. Ceux-ci, une fois replantés et greffés devenaient de magnifiques rosiers tiges.
J'ai donc eu droit à un superbe rosier tige Joëlle qui a produit de magnifiques roses pendant des années. Un jour que j'étais parti passer une journée à la mer, je rentre le soir et voit mon parterre de fleurs totalement rasé. Un cousin, passant par là, trouvant mon parterre mal entretenu et pensant me faire plaisir, était allé chercher sa faucheuse et l'avait passée à travers tout, sans distinction. Même si, j'avoue, le parterre à ce moment là ressemblait plutôt à une friche, ce fut un choc pour moi en rentrant et je n'ai pas vraiment apprécié le cadeau !!!
Outre la perte de nombreuses plantes, c'était surtout celle du rosier qui me désolait le plus. Mon grand-père étant décédé depuis longtemps, mon spécimen du rosier Joëlle était le dernier. Heureusement, Joëlle était un rosier coriace ; il est reparti du pied. J'ai donc a nouveau un rosier Joëlle dans mon parterre, même si son allure est beaucoup moins belle.
De ce fait, afin de ne plus risquer de le perdre, je l'ai bouturé plusieurs fois et j'en ai donc à plusieurs endroits (en version liane). Celui que vous voyez est installé dans le fond d'une de mes buttes.
Personnellement, je préfère faire des boutures, car même si mon grand-père m'a appris sa technique de greffage, je ne suis pas sûre d'être encore capable de la réaliser (je n'ai pas essayé depuis de très très nombreuses années) et je n'ai pas son courage (ou sa folie !) pour aller récupérer des églantiers.
Mais, j'adore ce rosier Joëlle. Ses roses, légèrement rosées ont un parfum délicat. Je trouve ce rosier vraiment magnifique. Et puis, il me vient de mon grand-père alors.....