1) Bonjour Sophie. Tu es l’auteure de ALE 2100, un roman d’anticipation de 650 pages, désormais publié chez Nats Éditions en deux volets ALE 2100 – Update 1.1 et ALE 2100 – Update 1.2. Comment est né ce projet et quels sont les thèmes abordés ?
Bonjour Charlie. Merci d’offrir à ALE 2100 l’opportunité d’être découvert. Ce projet est né en 2009 après le visionnage d’un reportage évoquant la disparition « probable » des ours polaires à très court terme. J’ai eu la chance de beaucoup voyager et même si je n’ai jamais mis les pieds sur la banquise, j’ai du mal à envisager un monde sans ses ours blancs, sans tout ce qui fait de ce monde une planète unique. Je me suis longuement posé la question : que puis-je faire pour changer les choses ? Je crois que les mots montrer et partager ont explosé dans ma tête. J’ai donc construit un « concept », une histoire, déclinable sur plusieurs supports (roman, BD, TV, jeux), dont l’objectif est d’emmener les gens en voyage pour y affronter le futur, le résultat de leurs actions, ce futur que verront les enfants qui naissent aujourd’hui en Europe. N’ayant pas les moyens de produire une série TV et un jeu vidéo, j’ai démarré par l’écriture du roman. ALE, c’est l’acronyme d’Alternative Life Experience. Dans le roman, j’utilise une simulation virtuelle de la Terre comme machine à voyager dans le temps. Les héros s’y connectent et effectuent un tour du monde pour expérimenter une sélection des problématiques actuelles et futures comme la déforestation, le manque d’eau, la montée des eaux, le manque de travail, la vente d’organe, la surpopulation, etc. Le but du jeu est d’y survivre ! Le but du roman était de provoquer une prise de conscience à la jeune génération (16-30 ans) mais je suis surprise de voir que l’histoire attire des personnes de tout âge.
Après une phase d’auto-publication, Nats Edition a rejoint la communauté d’ALE. Nous avons conclu un partenariat et proposons la même histoire en deux volumes papier avec en bonus un « décryptage » du roman.
2) La couverture de la version intégrale mentionne qu’il s’agit d’un « tome 1 ». Dans quel projet de série s’inscrit ALE 2100 ? Y aura-t-il un tome 2, puis un 3, un 4… et peut-être même jusqu’à un tome 7, comme Harry Potter ? Est-ce que tu as déjà commencé l’écriture du deuxième tome ?
Dans le projet « littéraire » du concept, ALE devrait s’étendre sur 3 tomes. Le deuxième est en stand-by pour le moment, les évènements violents de 2014 et 2015 ont chamboulé mes plans et mes émotions, j’en ai arrêté la rédaction temporairement. Il faut savoir que le premier tome m’a demandé 4 années de recherches et d’écriture, donc je prends le temps dont j’ai besoin. Le dernier tome est à l’état d’idée, je ne devrais pas en être l’auteur ;-)
3) Sur ta page d’auteur sur Amazon, on peut lire « je ne suis ni écrivain, ni scénariste, pas plus scientifique ou philosophe, juste une citoyenne qui passe inaperçue dans le décor », et cette définition m’a interpelé. Un écrivain, c’est quoi pour toi ? Est-ce que ce ne serait pas un citoyen qui chercherait, d’une certaine manière, à avoir un peu plus d’influence sur « le décor », justement ?
Arf ! Oui, Charlie, mais dans mon esprit, c’est avant tout une personne qui maitrise la langue et possède unminimum de culture littéraire. Ce n’est pas mon cas. Je suis nulle en français, zéro pointé de toute ma scolarité. Quant à la culture littéraire, mon livre est classé en SF, pourtant je n’ai jamais lu Barjavel, Asimov ou Herbert. Enfin, je crois qu’un écrivain s’inscrit dans le temps. Pour ma part, je n’ai pas l’intention d’écrire autre chose que la fin d’ALE. Je travaille plutôt sur les développements du concept. J’ai lancé une campagne de tee-shirts à la demande, je travaille sur un bijou avec une créatrice, Nats Edition envisage de décliner l’histoire en BD et je suis en contact avec des sociétés pour développer des jeux de cartes et des jeux de plateau. Je ne pense pas faire erreur en disant que je ne suis pas écrivain, mais au fond cela n’a pas beaucoup d’importance à mes yeux. Comme je le répète souvent aux lecteurs, je ne souhaite pas qu’ils s’attachent au livre. Qu’ils le donnent, qu’ils l’abandonnent sur un banc, dans un train, dans une boite à livres. Seul le message compte. Quant à moi, je ne suis qu’une citoyenne du monde qui change de casquette selon les besoins.
4) Quel regard portes-tu sur le monde d’aujourd’hui ? Notre futur te fait-il peur, ou rêver ?
Mon regard est resté très pessimiste, au point que je ne suis pas certaine que les gens qui ont des enfants aujourd’hui prennent conscience de ce qu’ils sont en train de leur offrir. J’ai quitté la Belgique pour la France depuis peu et je rencontre de nombreuses initiatives citoyennes, un monde associatif solide et varié et je me rends compte qu’une espèce de monde parallèle est en train de se développer à côté de celui occupé par les politiciens, les lobbyistes, les grands compagnies, les banquiers. Je regarde ce changement avec de grands yeux et le cœur battant, et l’espoir renaît, je crois.
5) Le livre numérique n’est qu’au tout début de son développement. Penses-tu qu’il marquera à terme la fin du livre papier ?
Non, du tout. Je n’aime pas les extrêmes, j’aime l’équilibre, et le papier et le numérique vont très bien ensemble ; ce n’est pas l’un contre l’autre, c’est l’un avec l’autre. Je lis les romans sur liseuse et tablette, c’est tellement plus pratique. Par contre, j’aime tourner les pages d’un beau livre de photos, d’une BD, d’un magazine. En plus, si on regarde sur le très long terme, il y a le problème des ressources (minerais et énergie) : une tablette ne pousse pas, un arbre oui.
6) Et enfin, pourquoi as-tu décidé d’autoéditer ton livre, et comment vois-tu l’avenir de l’autoédition ?
J’ai commencé par poster mes chapitres sur un site communautaire au fur et à mesure qu’ils s’écrivaient. Comme mon histoire semblait plaire et tenir debout, j’ai envoyé des manuscrits à quelques grandes maisons d’édition. Le délai moyen d’attente pour une réponse est de trois mois. Je savais que j’avais peu de chance : je suis une inconnue, j’ai un roman de 650 pages pour « premier roman » et, cerise sur le gâteau, il est écrit en français moderne - il pique aux yeux des puristes. J’avais choisi des grandes maisons, car je cherchais le tremplin pour développer le reste du concept. En attendant leur réponse donc, j’ai travaillé sur une stratégie parallèle. Trois mois plus tard, avec seulement la moitié des réponses, dont toutes étaient négatives, je l’ai mise en application et suis devenue un auteur autoédité. Cela m’a demandé de tout prendre en charge, d’apprendre plusieurs métiers, d’être attentive et créative tous les jours. Cela m’a aussi permis d’échanger sur le Net et de découvrir la générosité des auteurs indépendants. Il y en a toujours un prêt à partager son expérience, à te guider, te conseiller. Tu trouves sur internet une flopée de tutos, d’articles gratuits qui vont de l’écriture à la vente de ton roman. Il n’y a plus qu’à piocher.
Tu me demandes mon avis sur l’avenir de l’autoédition. L’humain est un être très créatif, Charlie. Il y a plus de 7 milliards de personnes qui ont des choses à raconter, à montrer, à partager. On va en prendre pleins les neurones !
par Sophie G. Winner, avec Daz Studio 3D.
Retrouvez Sophie G. WINNER sur Amazon :
http://www.amazon.fr/Sophie-G.Winner/e/B00NMNDLIK
Ou sur le site :
http://www.ale2100.com/
Page Facebook Auteur :
https://www.facebook.com/people/Sophie-G-Winner/100007585786584
Compte Twitter :
https://twitter.com/sophiegwinner
sophie g winner interviewale 2100 interviewlivre jeu demainsurvivre futur
Alice Quinn, suspens et humour pour un Palace en enfer... Cinquante nuances de Chabossot Dans les coulisses d'un jury littéraire… Grande enquête auto-édition EncouragementsPseudo :
Email (Obligatoire) :
Adresse site (facultatif) :
Votre message :
Voulez-vous suivre le fil de la discussion ?
&id;&id;&est;&averti;&id;&moderation;&alerte;&pseudo;&commentaire;&email;&siteweb;éééè&idb;&idb;&idb;é
&cat;&action; Aucun commentaire