Cette très large étude américaine qui a analysé les données de 1,7 million d’hommes souffrant de dysfonction érectile, livre ses résultats non seulement sur le recours toujours non négligeable aux implants péniens, mais, plus largement sur l’incidence croissante des troubles de l’érection. Quelques données dans le Journal of Sexual Medicine.
Les auteurs ont travaillé sur les données de l’équivalent Assurance-maladie (Medicare) soit de 1.763.260 hommes, diagnostiqués avec une dysfonction érectile, dont 3% (53.180) ont subi l’implantation d’une prothèse pénienne.
L’analyse montre que :
· Le recours aux implants péniens a diminué de 50%, passant de 4,6% en 2002 à 2,3% en 2010,
· cette baisse de l’utilisation de l’implant est indépendante de tous les facteurs démographiques (âge, ethnicité),
· le recours est plus élevé
o chez les hommes âgés de 65 à 74 ans,
o chez les hommes afro-américains,
o à Indice de co-morbidité de Charlson > 1 (score de co-morbidité établi en pondérant les risques de décès à 1 an de 19 pathologies).
Plus surprenant, toujours sur la base des données Medicare basées sur la population, les chercheurs constatent que la prévalence de la dysfonction érectile a augmenté de 165% sur 10 ans (2001-2010).
Le traitement chirurgical est donc toujours une option non négligeable de prise en charge en dépit du recours croissant aux médicaments par voie orale et devrait le rester avec l’augmentation de la prévalence de la dysfonction érectile, en raison en partie du vieillissement de la population.
Ses complications sont rares mais celles inhérentes à tout acte chirurgical, comme l’infection, le risque d’hématome, l’absence de satisfaction sexuelle malgré un fonctionnement correct de l’implant ou encore une panne mécanique du dispositif qui pourra nécessiter une ré-intervention chirurgicale.
Source: The Journal of Sexual Medicine 22 JUN 2015 DOI: 10.1111/jsm.12921 Trends in the Utilization of Penile Prostheses in the Treatment of Erectile Dysfunction in the United States (Visuel AFU)