Bien qu'il soit une fiction, Hope conserve ce matériau documentaire, et c’est d’ailleurs ce qui constitue la force et la faiblesse du film.
Le sujet de Hope est hélas tristement d’actualité tant l’opinion publique s’est ému dernièrement du sort des migrants dans les sociétés occidentales, un sort qui est pourtant peu enviable depuis la nuit des temps.
En suivant le parcours de la nigériane Hope et du camerounais Léonard déterminés plus que jamais à rejoindre une Europe dont il rêve les capacités d’accueil, Hope décrit avec un souci du réalisme constant le quotidien et les épreuves que traversent les migrants :le racket subi par ces candidats à l’exil, le sort peu enviable fait aux femmes, simple objet de marchandise sexuel, les clivages qui existant entre les différentes ethnies et pays africains la violence et la marchandisation des relations , tout cela est parfaitement décrit par Boris Lojkine qui s’est extrêmement documenté sur le sujet.
Le film nous montre parfaitement avec justesse et sensibilité le courage et la détermination de ces candidats à un exil qu’ils espèrent salvateur.
Malheureusement ca matériau documentaire manque du coup d’un peu trop de romanesque et de puissance cinématographique : le jeu des acteurs, tous amateurs, souffre de trop d’approximations et le récit manque de fluidité et de précision.
Il n’empêche : pas la force de son sujet et sa sincérité dans sa démarche et son traitement que Hope est forcément à voir pour tous ceux qui veulent connaitre la réalité d’un monde à la fois si proche et si éloigné de nous.
"Hope", la bande-annonce