Albin Michel fait sa rentrée…littéraire : liste des titres à paraître (22-06-2015)
Éminence grise du pouvoir, Grégoire Morvan a connu ses heures de gloire en Afrique dans les années 80, en arrêtant au Zaïre « l’Homme clou », tueur en série au rituel atroce, inspiré des plus violents fétiches africains. Quarante ans plus tard, en France, les cadavres mutilés, criblés de ferraille et de tessons s’accumulent : la marque de « l’Homme clou », totem de la folie meurtrière née au plus profond de l’Afrique. Le passé trouble de son père – fantôme menaçant de sales affaires enterrées – rattrape alors Erwan Morvan, le meilleur flic de la crim’.
Saga familiale, roman psychologique et roman noir, Lontano est une plongée verticale dans les ténèbres de l’âme, roman paroxystique et vertigineux, dérangeant comme ces rites primitifs qui nous fascinent et nous effarent.
Je suis né deux fois, une fois à Lyon en 1960, une fois dans le Sahara en 1989. » Une nuit peut changer une vie. À vingt-huit ans, Éric-Emmanuel Schmitt entreprend une randonnée à pied dans le Sahara en 1989. Parti athée, il en reviendra croyant, dix jours plus tard.
Loin de ses repères, il découvre une vie réduite à la simplicité, noue des liens avec les Touareg. Mais il va se perdre dans les immenses étendues du Hoggar pendant une trentaine d’heures, sans rien à boire ou à manger, ignorant où il est et si on le retrouvera. Cette nuit-là, sous les étoiles si proches, alors qu’il s’attend à frissonner d’angoisse, une force immense fond sur lui, le rassure, l’éclaire et le conseille.
Cette nuit de feu – ainsi que Pascal nommait sa nuit mystique – va le changer à jamais. Qu’est-il arrivé ? Qu’a-t-il entendu ? Que faire d’une irruption aussi brutale et surprenante quand on est un philosophe formé à l’agnosticisme ?
Une famille chinoise vit modestement au milieu d’usines désaffectées et d’entrepôts à l’abandon. Le père, Wei, poursuit un rêve : devenir propriétaire de leur petite maison, pour honorer un serment fait à ses parents enterrés sous l’arbre du jardin, le sumac ou arbre à laque, « qui a mêlé ses branches à tous les drames du siècle dernier ». Lorsque Wei parvient à réunir l’argent nécessaire, il découvre qu’un grand projet minier menace sa famille d’expulsion. On a détecté un minerai de valeur inestimable, le terbium, dans le sous-sol de leur propriété. Une lutte inégale s’engage alors contre la compagnie minière, avant un retournement inespéré.
Récit familial, fable sociale dans la Chine capitaliste d’aujourd’hui, réflexion sur l’amour, l’honneur, l’argent et les biens matériels, Discours d’un arbre sur la fragilité des hommes est une méditation plus large, sur les liens qui unissent l’homme et la nature, et dont le sumac, figure totémique du texte, se veut le vecteur.
« La vérité ne peut être atteinte qu’en rassemblant une grande variété d’erreurs », écrivait Virginia Woolf dans Une chambre à soi…
Ce ne sont pas les femmes, personnages de ce roman, qui la contrediront. Diane avait noué de longue date un pacte secret avec son mari mais, à la mort de celui-ci, elle découvre l’existence d’une fille cachée, déjà adolescente. Entourée de ses amies de toujours : Chris, l’émigrée ukrainienne devenue un peintre célèbre, Marie désormais grand-mère, Nour, la riche Marocaine émancipée, Sofia mère adoptive d’une petite orpheline, Diane interroge les relations entretenues entre elles durant toutes ces années.
Dans ce roman choral, chacune se dévoile par petites touches entre arrangements avec soimême, demi-vérités, omissions, mensonges mais aussi complicité, fidélité, entraide et confidences. Ces femmes éprises de liberté, qui revendiquent leur choix de vie, redessinent les contours mouvants de l’amitié et de l’amour.
Alexei, un Américain d’origine russe, en escale à Paris, relate à une psychanalyste l’étrange périple qui l’a mené de Brooklyn jusqu’aux confins du Caucase. Un choc a fait bifurquer le cours de sa vie. Il a très peu de temps pour tenter de résoudre l’énigme d’une disparition. Mais qui est cette femme dont il tente de reconstituer le passé ? Et ce rêve de feu qui le hante, et lui interdit tout souvenir d’enfance ?
Il y a Kowalski, dit Kol, Betty, licenciée de l’imprimerie où elle travaillait. Dylan, prof d’anglais et poète. Les jumelles Dorith et Muriel, pour qui la vie est une fête permanente. L’Enfant-Loup, coureur et bagarreur. Suzana, infirmière en psychiatrie. Rousseau, beau gosse et prof d’économie. Hurel, industriel, lecteur de Marx et de Kropotkine. Ils sont chômeurs, syndiqués, certains exilés, tous ont été des travailleurs. Pas des « cocos », ni des militants. Des hommes et des femmes en colère, qui décident de régler leur compte à cette société où l’autorité du succès prime sur celle du talent. Des samouraïs, des mercenaires, une redoutable fraternité constituée en Brigade du rire. Leur projet ubuesque et génial tient à la fois de la supercherie que de la farce grotesque : kidnapper et faire travailler Pierre Ramut, l’éditorialiste vedette de Valeurs françaises, et, dans un bunker transformé en atelier, l’installer devant une perceuse à colonne pour faire des trous dans du dularium. Forcé de travailler selon ce qu’il prescrit dans ses papiers hebdomadaires – semaine de 48h, salaire de 20% inférieur au SMIC, productivité maximum, travail le dimanche –, Ramut saura désormais de quoi il parle…
«Ce qui est monstrueux n'est pas nécessairement indigne.»
Monarques « Comme les monarques, quitter le sanctuaire pour migrer sur des routes dont le souvenir n'est pas nôtre, quêter ces lieux qu'on n'imagine qu'en rêve, se sacrer soi-même souverain de monarchies nouvelles ou, en chemin, se brûler les ailes. » Ménilmontant, Mexico, un ring de catch, un studio hollywoodien, l'Ange français, Berlin 1936, un nain et un bocal d'escargots, un vol de papillons, une troublante espionne allemande... et une correspondance qui tisse le fil entre passé et présent, réalité et vie rêvée. Née au Mexique devant une bouteille de rhum et un soda pamplemousse, l'idée de ce roman de la mémoire, aussi baroque que virtuose, est celle d'un jeu de piste à la Cortázar entre deux écrivains : le Mexicain Juan Hernández Luna et le Français Sébastien Rutés.
Elle attend et n’exige rien du destin. Elle laisse glisser les heures, elle ne participe pas, elle est là, peu influente, jamais déterminante et sans rancune. Elle est en parallèle, attentive, mais pas impliquée.
« Elle », c’est cette jeune femme de 22 ans qui entre comme stagiaire au rayon textile d’un hypermarché, pour y devenir très vite chef de secteur. C’est cette « femme sans qualité » dénuée d’ambition, qui cherche juste à combler le vide abyssal de sa vie. En acquérant un statut, elle quitte les rives de son existence banale pour faire enfin partie d’un monde. Celui de la grande distribution. Univers absurde, construit sur le vide et les faux-semblants. Frédéric Viguier signe un premier roman implacable, glaçant et dérangeant sur l’inhumanité de l’entreprise et l’indifférence ambitieuse.
Son nouveau roman raconte le retour d’un émigré irlandais au pays. Après des années passées à New York, Barnabas Kane retrouve le Donegal en 1945 et s’installe sur une ferme avec sa femme et son fils. Mais l’incendie, accidentel ou criminel, qui ravage son étable, tuant un ouvrier et décimant son bétail, met un frein à ce nouveau départ. Confronté à l’hostilité et à la rancœur d’une communauté qui l’accuse d’avoir tué l’un des leurs, il devient un étranger sur son propre sol. Confiné sur cette terre ingrate où l’inflexibilité des hommes le dispute à celle de la nature, Barnabas Kane va devoir choisir à quel monde il appartient.
Colombino, orphelin un peu simple recueilli par un curé dans la campagne lombarde, désespérément amoureux d’une femme que son rang ne lui permet pas d’épouser, part sur les routes pour demander conseil au Pape. Lisander, peintre milanais à la vie dissolue, est déterminé à faire fortune coûte que coûte grâce au daguerréotype. Leda, enfermée dans un couvent, attend le secours de son amant porté disparu, et trouvera son salut dans une activité d’espionne et de séductrice en Grande Bretagne. Combattant pour l’indépendance du Brésil, un certain Dom José, de son vrai nom Garibaldi, revient en Europe pour continuer la lutte en Italie …
Événement littéraire aux États-Unis, Tous nos noms est sans doute le livre le plus ambitieux, et le plus émouvant, de l’auteur des Belles choses que porte le ciel. Roman de la maturité, où l’évocation d’une amitié mise à mal par l’Histoire se confond avec le portrait d’un continent déchiré, ce récit envoûtant pousse plus loin encore l’exploration de l’exil et du déracinement.
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