« Le mandat que nous avons reçu du peuple grec est clair sans aucune ambiguïté. C’est un ordre : mettre fin à la politique d’austérité qui, appliquée pendant cinq ans, a augmenté les inégalités sociales. »
Alexis Tsipras a prononcé ces mots devant le groupe parlementaire de SYRIZA, le 16 juin 2015. A la différence de bien des dirigeants traditionnels comme François Hollande, l'ennemi en carton de la finance qui a fait voté une loi dite de séparation bancaire qui impacte à peine 1 % l'activité des banques (ne riez pas), Tsipras respecte sa parole.
Depuis la victoire de la gauche radicale, et même avant, les dirigeants européens et du FMI tentent de saboter l'action du gouvernement Tsipras. Ce dernier a pourtant fait d'importantes concessions. Il a même signé un accord que ses "partenaires" n'ont pas respecté pour asphyxier la Grèce.
Depuis cinq mois, la troïka ou les institutions emploient tous les moyens pour arriver à leurs fins, soit provoquer l'échec du gouvernement Tsipras, soit l'amener à trahir ses engagements pris devant son peuple pour démontrer ainsi aux peuples européens qu'il n'y a pas de politique alternative à l'austérité néolibérale.
Les mesures que la commission européenne, la BCE et le FMI tentent d'imposer au gouvernement grec sont de même nature que celles qui ont provoqué une hausse exponentielle de la dette grecque et une récession économique sans précédent doublée d'une crise humanitaire, et ce sur le continent le plus riche : détruire plus encore la législation sur le travail, augmenter la TVA jusqu'à 25 %, baisser les pensions de retraite et faire de nouvelles coupes budgétaires ne constituent pas un plan réaliste de résolution de la crise, contrairement aux propositions présentées par Syriza.
(source : d'après une infographie du site okeanews.fr)
Comme le souligne Tsipras :
« L’attachement obstiné des institutions à un programme de coupes qui a visiblement échoué et leur insistance à proposer des mesures qu’elles savent inacceptables ne peuvent pas relever d’une simple erreur ou d’un zèle excessif. Le plus probable est qu’elles servent des desseins politiques avec pour projet d’humilier non seulement le gouvernement grec mais aussi tout un peuple qui a trop souffert ces quatre-cinq dernières années alors même qu’il n’était pas responsable. »
La Troïka a choisi la politique du pire afin que SYRIZA ne crée pas un précédent politique en Europe qui démontrerait qu'il est possible de mener une politique progressiste pérenne. Ce faisant, ces oligarques jouent avec nos vies en risquant de plonger le continent européen et le reste du monde dans une crise économique et sociale pire que celle des subprimes !
Par ailleurs, les appels à la responsabilité de la Troïka au gouvernement grec ne peuvent tromper les peuples européens malgré le matraquage médiatique, surtout depuis la publication du rapport de la commission d'audit de la dette grecque qui souligne que la dette est illégale, illégitime, odieuse et insoutenable.
En l'occurrence, le rapport démontre que la commission européenne, la BCE et le FMI sont responsables de la crise de la dette grecque, d'une part, en refusant la restructuration de la dette grecque en 2010 (pour renflouer les banques privées, principalement allemandes et françaises), et d'autre part, en imposant des mesures austéritaires, et ce, au mépris de la légalité.
Par conséquent, si la Troïka persiste dans son aveuglement idéologique, parfois au mépris des recommandations de ses propres services comme c'est le cas du FMI, le gouvernement grec doit se préparer à la banqueroute du pays. A priori, entre des créanciers qui se sont enrichis sur le dos des grecs et le peuple grec, Tsipras a choisi depuis longtemps comme l'avait formulé un haut fonctionnaire grec :
« Nous sommes un gouvernement de gauche. Si nous devons choisir entre un défaut de paiement envers le FMI ou faillir envers notre peuple, c’est tout vu »
D'ailleurs, la perspective d'une banqueroute ne doit pas effrayer, tant elle est courante dans l'histoire. L'Allemagne en a même bénéficié en 1956... Même si les premiers jours seront difficiles pour le peuple grec - mais peuvent-ils l'être plus encore qu'aujourd'hui ? - la Grèce serait enfin débarrassée du fardeau d'une dette illégale, illégitime et insoutenable, et, elle disposerait d'un nouveau levier économique et politique : sa propre monnaie.
Ainsi, le pays redeviendrait un Etat indépendant, débarrassé d'un euro dont les "responsables" agissent en colons, et non en amis et en partenaires. Bref, à l'instar de l'Islande dont le peuple a choisi de ne pas renflouer les banques privées lors de la crise des subprimes, toutes les conditions seraient réunies pour permettre un rapide redémarrage de l'économie sur des bases saines (sans les vautours de la finance) et la fin de l'austérité.