Mathilde Tellier, chargée de mission à l’institut Montaigne, vous dévoile les coulisses et l’actualité d’un think tank indépendant porteur d’idées nouvelles autour des questions sociétales et économiques.
Selon vous pourquoi les médias ne démocratisent pas l’existence des think tanks français?
Mathilde Tellier
Je pense que vous êtes un peu sévère. Mi mai, avec l’émergence d’un nouveau think tank marqué à gauche, un coup de projecteur a été mis sur les laboratoires d’idées en France. Et à cette occasion l’Institut Montaigne a été cité à de nombreuses reprises dans la presse. Ce phénomène a d’ailleurs été l’occasion pour nous de réaffirmer notre profonde originalité dans ce paysage : nous sommes à ce jour l’un des seuls laboratoires d’idées entièrement indépendant politiquement. Mi mai, donc, nous avons pris la mesure d’une certaine notoriété auprès du grand public. Si, jusqu’alors les médias ne semblaient donner que peu d’écho aux think tanks français, c’est que, contrairement aux Etats-Unis où ils bénéficient d’une image forte avec une place fermement ancrée sur l’échiquier politique, nous sommes, dans l’Hexagone, assez nouveaux. L’Institut Montaigne, qui est l’un des pionniers a été fondé par Claude Bébéar en 2000. Nous n’avons pas encore 10 ans d’existence… Mais je crois sincèrement que nous sommes petit à petit en train de nous faire une vraie place dans le discours des médias. Et au-delà des médias, dans les débats en général, ce qui, vous en conviendrez, est peut-être encore plus important !
Dans cette perspective, comment analysez vous les retombées de votre dernière campagne publicitaire ?
Mathilde Tellier
Vous avez raison d’en parler. Notre dernière campagne publicitaire en janvier février 2008 a aussi largement contribué à faire connaître l’Institut Montaigne auprès du grand public. Il est très difficile de mesurer la notoriété, vous le savez. Et nous n’avons ni les outils, ni forcément la volonté de mesurer précisément la connaissance qu’a le public de notre nom. Mais je crois qu’il était important pour nous de donner de l’écho à nos propositions concrètes et à notre mission, plus largement. Je crois qu’aujourd’hui l’Institut Montaigne est un nom qui dit quelque chose à un certain nombre de personnes. Une des retombées concrètes que nous avons pu mesurer se situe au niveau de notre site Internet (http://www.institutmontaigne.org), où l’on retrouve toutes nos publications à télécharger gratuitement. Les visiteurs ont doublé depuis lors, ainsi que sur notre blog http://www.desideespourdemain.fr. Et je crois que le plus important, c’est qu’aujourd’hui, nombreux sont ceux qui peuvent associer notre nom à nos plus grandes propositions : charte de la diversité, fin des golden parachutes, sanctions financières pour les députés absentéistes…
Pouvez vous annoncer l’actualité de votre réflexion transversale aux internautes qui souhaiteraient découvrir l’institut Montaigne ?
Mathilde Tellier
Avec plaisir ! D’autant que nous avons une grosse actualité avant l’été. Nous avons publié la semaine dernière un rapport intitulé « Comment communiquer la réforme ». Car, à l’Institut Montaigne, nous croyons fermement que des changements sont nécessaires, mais nous pensons aussi qu’avant de changer, il faut convaincre du besoin de ces évolutions. Le groupe de travail qui s’est penché sur cette problématique en a fait le diagnostic détaillé à partir de nombreux exemples français et étrangers et a formulé 18 recommandations concrètes à ce propos. (C’est une de nos « marques de fabriques » : quand nous réfléchissons, ce n’est pas pour avoir de grandes pensées en l’air, sur chaque sujet, nous élaborons un certain nombre de propositions facilement applicables).
Côté événement, nous organisons aussi le 19 juin un séminaire intitulé « service civique : mobiliser la jeunesse pour relancer l’Europe ». Avec de nombreuses personnalités telles que Roselyne Bachelot, Luc Ferry, Laurent Joffrin ou encore Louis Schweitzer, nous évoquerons la possibilité de mettre en place un service civique universel européen. Mais nous avons aussi bien d’autres publications à venir. Notamment, et je crois que c’est largement d’actualité, une note rédigée par une de nos chercheuses associées, Gunilla Björner, sur la crise du logement. Là aussi, ce travail propose des solutions concrètes à ce mal-logement dont nous souffrons. Et enfin, le 11 juin, nous organisons un chat avec Marielle de Sarnez atour de la place du Centre dans le débat, aujourd’hui, en France, puis le 1er juillet avec Alain Lambert afin d’évoquer les nouveautés qui concernent le budget. Vous pouvez bien sûr retrouver le détail de tout cela sur notre site Internet. Car, je prêche ici des convertis, mais nous pensons que le débat doit aussi avoir lieu sur la Toile !
Mathilde Tellier, je vous souhaite beaucoup de succès dans vos missions pour l’Institut Montaigne
Khlauda Mollard pour la Nouvelle place
Vous voulez en savoir plus : www.institutmontaigne.org