Pour l'organisation humanitaire, cette pénurie a une incidence grave, "notamment sur les activités médicales de secours". "De nombreuses structures de santé et organisations d'aide humanitaire ont dû stopper ou fortement réduire leurs activités en raison du manque de carburant pour alimenter les générateurs d'électricité et les moyens de transport", a-t-elle expliqué.
Jointe par téléphone, la responsable des programmes de MSF pour la Syrie, Dounia Dekhili, a expliqué à l'AFP que cette pénurie était due aux "combats entre groupes armés dans le nord de la Syrie", c'est-à-dire entre l'EI d'un côté et une coalition regroupant le Front al-Nosra, la branche syrienne d'el-Qaëda, et des rebelles islamistes de l'autre. Comme l'EI contrôle les puits de pétrole et les raffineries artisanales situées dans l'est du pays, il peut faire pression sur ses adversaires qui ont cruellement besoin de carburant. Les rebelles, cités par le Financial Times, assurent que l'EI utilise cette tactique pour les affaiblir.
Selon MSF, les administrations sanitaires à Hama et Idleb ont lancé un appel de détresse les 15 et 16 juin, et des hôpitaux dans d'autres zones ont appelé à l'aide, tandis que la Défense civile syrienne a averti que ses activités d'aide pourraient s'arrêter à Alep, Hama, Idleb et Lattaquié en raison du manque de carburant.
Plusieurs hôpitaux risquent de fermer et "les vies de nombreux Syriens sont encore plus en danger. Le carburant est indispensable pour faire fonctionner les pompes à eau pour l'eau potable, les incubateurs pour les nouveaux-nés et les opérations de secours des ambulances", a expliqué Mme Dekhili.
Si MSF a commencé à faire des donations de carburant, "le soutien que nous apportons n'aura qu'un impact à court terme", a-t-elle ajouté. "Nous appelons donc toutes les parties au conflit syrien à permettre un approvisionnement régulier de carburant à l'intérieur du pays pour répondre aux besoins massifs et immédiats de la population". MSF gère cinq installations médicales à l'intérieur de la Syrie et apporte un soutien direct à plus de 100 cliniques, postes de santé et hôpitaux de campagne.
Source : Lorientlejour