Aurélie en mode Oui, je sais, c’est une publication par ville sinon on s’en sort plus, mais là, quand même, faut que je vous détaille le voyage !
Je n’étais pas trop fan de l’idée de passer plus de 6 h dans un train… Mais le guide disait que cette ligne ferroviaire était l’une des plus belles au monde, nous avions réussi à avoir des places qui avoisinaient les 30 euros et il fallait bien trouver un moyen d’aller à Bergen. So… off we went. Le mercredi matin, à 7h45, top départ pour 30 minutes de marche, sac à dos sur les épaules, pour la gare d’Oslo.
Nous voici donc dans un train où la place pour les jambes est immense, où les porte-manteaux sont de série et où les tablettes pour poser ses affaires sont XXL et propres. La Norvège, enfin un pays à ma taille ! Il faut bien retenir que les « standards » du pays sont ici plus élevés qu’ailleurs. Rien qu’en termes d’auberges, de services et d’infrastructures, le minimum auquel vous pourriez vous attendre là-bas est l’équivalent d’un niveau moyen-agréable dans la plupart des autres pays. Et forcément, les prix sont eux aussi à la hauteur… Les produits sont facilement et presque systématiquement 2 à 4 euros plus chers. En outre, cela fait toujours bizarre de payer dans une monnaie qui s’exprime la plupart du temps avec une dizaine de plus que l’euro. Par exemple, lorsqu’on vous demande 90 couronnes pour vous rendre à l’aéroport en navette… A-t-on pu oublier le Franc si vite ?Nous sommes entourées de retraités. Un mercredi matin à 8h30, il ne fallait pas s’attendre à grand chose. Si, deux asiat, des touristes, dans un coin. Quatre dames d’un certain âge prennent place dans un club 4 et 2 autres les rejoignent à la gare suivante. Oui, parce que si le train met 6h30, le trajet ne fait en réalité que 350 kilomètres environ. Si cela prend autant de temps, c’est qu’il s’arrête une quinzaine de fois entre deux. Et plus les gares défilent, plus ces dames sont joyeuses. Leur escapade à Oslo se conclut par un toast au champagne dès le départ du train. Elles rigolent pas les Norvégiennes. C’est hilares, qu’une demi-heure plus tard, elles se mettent à plusieurs pour extirper une de leurs congénères d’un siège qui visiblement ne voulait pas laisser la dame repartir en l’aspirant malgré ses efforts pour résister.
À première vue, passer 6 h dans un train, ce n’est pas franchement le top pour connaître un pays. Hé bien, détrompez-vous. C’est peut-être même (certainement) mieux pour découvrir un pays que de visiter les principaux sites touristiques. Dans un train, vous découvrez le pays, le vrai, le quotidien, pas celui des touristes, arrangé et rapide. Vous en voyez défiler du paysage. Et justement, ce paysage qui ressemble à celui de l’Écosse est en même temps tout à fait différent. Ils partagent une infinie palette de verts, la roche sombre, rugueuse et grandiose et les espaces immenses mais, là où l’Écosse se montre une nature sauvage, forte, rude et brute, la Norvège offre une certaine élégance naturelle, un raffinement subtil. Ce genre d’expérience n’est pas un temps mort dans votre programme, c’est un voyage à part entière.
De fait, la Norvège est un pays où les arbres sont lé-gion. Nous avons vite compris pourquoi : c’est parce qu’ils ont un grand besoin de… SE CHAUFFER. Outre les forêts, les maisons rouge foncé, blanches, jaunes et bleu clair nous révèlent une vérité sidérante : vous savez les pubs pour Neutrogena avec un paysage typique en fond ? Elles ne sont jamais édulcorées, tout est VRAI. 100% honnête ! Le soleil nous accompagne et c’est une chance. Plus les kilomètres défilent, plus le paysage change. Des grands lacs entourés de collines, nous passons aux étendues parsemées de neige pour finir dans des horizons entièrement blancs. Flash game : Trouvez la maison dans la photo suivante : À Finse, on sent bien que l’on a finit de rire, l’horizon est chargé en neige. Et pas de la petite… Des amateurs de glisse descendent du train et on devine qu’ils ont de quoi faire… Aux alentours de Myrdal, nous traversons même un jour blanc. Qu’est-ce qu’un jour blanc ? C’est ça :« Pourquoi elle nous sort une image blanche ? Paye ta surpexpo ! » Non, ceci n’est pas une photo blanche. C’est une photo du paysage qui nous a tous engloutis pendant plusieurs minutes : un jour blanc. Quand vous ne distinguez plus la terre sous vos pieds du ciel au-dessus de votre tête. Le train semble rouler dans la représentation que l’imaginaire collectif a… du paradis. Une forte lumière blanche partout. Tellement blanche que les lunettes de soleil sont obligatoires car vos rétines s’en trouvent « agressées ». Cela fait une drôle d’impression de voyager dans du blanc sans aucun repère visuel extérieur…
Lorsque vous arrivons à proximité de Bergen, le paysage redevient « classique », la verdure ayant repris le dessus et les températures étant remontées en 50 kilomètres à plat de plus de 10 degrés. Là encore, nous sommes montées bien haut, puis nous sommes redescendues.A suivre : Bergen, la ville où le touriste français côtoie… le touriste français. Sans oublier l’inoubliable voyage Bergen-Stavanger avec son lot de surprises époustouflantes en compagnie d’un loup de mer incompréhensible.