La langue évolue. Comme nous, comme la société. Il est amusant de relever au fil des émissions de radio, de télé, dans la presse, dans son entourage parfois, ces mots, ces expressions, ces tics de langage qui souvent ne sont que de passage. Ils ne sont pas toujours utilisés à bon escient.
(Nous allons bientôt tourner de nouvelles séries de « Monsieur Dictionnaire » et avec Philippe Geluck relever aussi, en plus des origines, les fautes flagrantes!)
Voici quelques notes prises rapidement pour un éventuel écrit futur.
Bien sûr, il y a les fins de correspondances qui sont toujours ponctuées des : « Merci pour cet éclairage », « Merci pour ce décryptage »…
Il y a les innombrables et envahissants « Voilà » qui disent qu’on ne termine pas la phrase, ni l’idée.
Les mélanges avec la langue anglo-saxonne : « On est go », « votre série US »…
Parfois les fautes : la gente féminine ! Soit ! Mais j’ai aussi entendu la gente masculine !
Dans les annonces d’évènements, j’ai déjà insisté sur les « épisodes toujours inédits » pour la soirée, mais aussi sur les éculés « A ne pas manquer » ou « Un rendez-vous incontournable »
On ne retrousse plus ses manches, mais on se retrousse les manches aujourd’hui !
Le mot « Allez ! » est sans doute le plus utilisé dans tout ce qui est téléréalité de « Bienvenue chez nous » à « Koh-Lanta ». « Allez, on y va », « Allez, on regarde »…
Et dans le même genre, le « hein » qui ponctue cette fois les annonces des journalistes pour faire familier, interactif deviennent horripilants.
En France, on ne prononce plus jamais « moi » dans moëlleux (c’est moélleux »)… ni le « gure » dans gageure…
Les « a priori », les « du coup » font florès. (faire florès, une expression qui a disparu d’ailleurs)
De temps en temps reviennent aussi : « Je ne suis pas mamade Soleil », « Je n’ai pas de baguette magique », « On n’est pas au pays des Bisounours », « le parcours du combattant », « la feuille de route »… !
Evidemment, l’expression la plus entendue, signe des temps, c’est « Prendre ses responsabilités » !
Pourquoi signe des temps ? Car je pense que dans l’inconscient (ou pas) de ceux qui prononcent cette phrases c’est l’aveu qu’il ne sont justement pas responsables, alors ils insistent. Il y eut avant cela une vague (avec toujours des remous aujourd’hui) autour des mots vérité, clarté, etc. Qui signifiait que justement on ne disait pas la vérité. De là sont nés les « C’est vrai que » ou « clairement » qui ponctuent toujours aujourd’hui des déclarations…
J’arrête là, ce n’est que l’écume des jours, comme aurait écrit Boris Vian.