La fertilité féminine diminue avec l’âge, dans l’assistance médicale à la procréation (AMP) comme au » naturel « . Cette étude de suivi de 12 ans montre, à partir des données de l’établissement (clinique Dexeus à Barcelone) que les taux de naissances vivantes par FIV vont passer de 23,6% chez les femmes âgées de 38-39 ans à 1,3% chez les femmes âgées de 44 ans et plus. Une baisse cohérente mais qui n’apparaît pas de manière aussi évidente chez les patientes âgées ayant recours au don d’ovules pour traiter leur infertilité. Dans ce cas, les taux de réussite restent plus stables. Cela suggère 2 facteurs déterminants pour la réussite de la FIV, l’âge mais aussi la qualité de » l’œuf « . Enfin, aucune étude n’a regardé précisément l’évolution des taux de réussite de la FIV en fonction de l’âge, à partir des propres ovocytes congelés de la patiente.
Cette analyse permet de faire le point : Sur 5.841 cycles de traitement par FIV ayant impliqué 4.195 patientes de 2000 à 2012, âgées de :
- G1 : 38-39 ans,
- G2 : 40-41 ans,
- G3 : 42-43 ans,
- et G4 44 et plus,
l’analyse confirme que,
- le taux de naissance vivante diminue de façon significative avec l’âge.
- la probabilité de congélation d’embryons surnuméraires diminue sensiblement avec l’âge.
· Les taux cumulatifs de naissance vivante (frais et congelés) diminuent de façon significative avec l’âge de G1 : 23,6% à G2 : 15,6%, à G3 : 6,6% et G4 : 1,3%.
· Les taux cumulatifs de naissance vivante ne sont pas étonnamment plus élevés dans les cycles dans lesquels il y a des embryons surnuméraires.
· Dans le groupe le plus âgé (G4) un taux cumulatif de naissance vivante de 3% n’est jamais atteint, quel que soit le nombre d’œufs récupérés.
Après 44 ans, faire appel au don d’ovocytes : Les chercheurs commentent ces données en recommandant que les femmes âgées de 44 et plus, évitent les tentatives de FIV avec leurs propres ovocytes congelés et se tournent plutôt vers le don d’ovocytes. La raison biologique la plus probable pour expliquer cette baisse de natalité et de récupération d’ovocytes vivants avec l’âge évoquée, est un risque supérieur d’anomalies chromosomiques dans l’embryon. Cette explication est ici justifiée par un taux d’aneuploïdie (nombre anormal de chromosomes) des embryons atteignant 85% chez les femmes âgées de 42 ans et plus.
Source: European Society of Human Reproduction and Embryology – Abstract O-162 16 June 2015 "I will use my own eggs." Until what age?