«Le FMI a une histoire mitigée, il a connu des réussites même dans la zone euro», a-t-il dit à RT dans le cadre du 19ème Forum économique international de Saint-Pétersbourg vendredi. Il a cité l’Irlande et le Portugal comme exemples des pays qui ont réussi à sortir de la crise et payer leurs dettes «même en avance».
«Et il y a des cas très difficiles, voire des échecs. Je pense que la Grèce est un de ces cas. Peut-être l’Ukraine est un autre cas. Dans le passé récent, l’Ukraine a connu trois programmes infructueux – 2008, 2010 et 2014. Et en ce moment, c’est le quatrième programme avec le FMI».
La dette totale de l’Ukraine dépasse les 44 milliards d’euros et le gouvernement a l’intention de restructurer 19 milliards d’euros fourni par des prêteurs privés.
Cela leur permettra de recevoir 15 milliards d’euros d’aide du FMI si le pays arrive à réduire suffisamment ses dépenses pour obtenir des économies budgétaires de l’ordre de 12 milliard d’euros en quatre ans.
Les Grecs ont été assez patients car Athènes a attendu assez longtemps – presque cinq ans – pour chasser les responsables qui ont géré la crise d’une manière «très néfaste pour le pays», a-t-il ajouté.
S'exprimant en son nom propre, il a concédé que prêter de l’argent à un pays qui ne rembourse pas, «c’est compliqué». Le règlement du Fonds autorise le déblocage d’aides seulement si le pays concerné «est engagé dans des négociations de bonne foi avec ses prêteurs».
Cependant, il a expliqué que si on jette un coup d’œil sur ce qui se passe en réalité, il apparait que le comportement actuel du FMI n’est pas toujours «cohérent avec le règlement», car le fonds «applique ces règles de manière flexible» et il existe aussi «un créneau pour l’ingérence politique de la part des actionnaires principaux». Cela «est le cas de temps en temps au FMI», a-t-il ajouté.
Il a ajouté que le Fonds s’adapte poussivement aux changements internationaux et a besoin de réformes, en particulier en ce qui concerne sa structure de vote.
«Le FMI se développe assez lentement dans un monde qui change rapidement.
C’est une grande bureaucratie, qui existe depuis 70 ans. C’est pourquoi il ne faut pas attendre un geste courageux de cette vieille dame de Washington».
«Il doit réformer sa gestion, sa structure de vote, il doit se débarrasser de certaines règles absurdes qui par exemple, dictent qu’un Européen doit être à la tête du FMI. Cela doit être révisé».
Source : RT