
Ce passage de Mal Élevé de Stéphane Dompierre pourrait m'être attribué presqu'à 100%.
Sauf qu'à la place de "manque total de connaissance" il faudrait doubler de zéro absolu dans l'intérêt.

"As tu un ratchet?"
"As tu une lame de scie au carbure toi?"
"As tu une boat pour rabouter les joints?... tsé pas une boat un genre de Tsygouytzavitz?"
Bon, ce n'est pas exactement ce que mon beau-père m'a demandé, mais quelques fois mon cerveau vaquait à d'autres pensées.
"Je ne sais pas mon garage est le tien, c'est toi qui l'a peuplé et je le fréquente assez peu." que j'ai répondu.
La vérité c'est jamais. Jamais je ne le fréquente pour "jouer" avec des outils.

Mon beau-père était chez moi, en "surprise" pendant mes trois jours de "congé". Donc pendant deux de ses trois jours on a travaillé en chien. Désinstallation et installation d'air climatisé. panneaux anti-ratons le long du cabanon, Réajustement d'une lumière autour de la piscine, installation de poté, flextra, mono ici et là, création de giblotte pour recoller de la céramique, recadrage du moustiquaire, désinstallation et pose de trois lumières (4 finalement tant qu'à y être) au plafond, ("Des plafonniers, Hunter!") réparation d'une porte, réparation d'une autre poignée de porte, tout ça dans le bordel absolu de notre maison sens dessus-dessous depuis nos problèmes d'eau qui sont toujours un stress fort fatigant.

Et le beau-père est un véritable perfectionniste, quand je crois qu'on a terminé, il peut encore passer deux heures à perfectionner. Il travaille si bien que je n'ai pas le choix, je laisse faire.
À 8h15 le premier matin j'étais déjà crevé de nos travaux. À 9h25 le lendemain ce qui était un peu mieux, mais en y repensant comme il faut on s'était tous réveillés vers 8h00 au lieu de 7h00 ce matin-là.


"hein? quoi?" j'ai demandé
"Donne moi une vis 6"
Je lui ai donné 6 vis, mais ce n'était pas ce qu'il voulait dire. Je ne savais pas que les vis avaient un format chiffré.

Alors que l'on ne cesse de faciliter les choses en les rendant plus simples depuis le début des années 20, le beau-père et moi avons passé plus d'une heure...à changer une ampoule! une ampoule Dell qui nécessitait un instrument spécial pour enlever...oh! je m'arrête ici, je m'ennuie déjà.
CHANGER UNE AMPOULE N'EST PAS SUPPOSÉ ÊTRE COMPLIQUÉ!

Moi qui explore l'intérieur de nos murs avec cette histoire de tuyaux coulants depuis un mois et demi, J'allais passer deux jours de congé assez torturants. Je ne pensais qu'à fuir.
Vers 18h13 je fantasmais sur l'idée de me faufiler en ville aller voir et entendre Désilets aux Francos...



Mais, bon, quand j'ai lu "Shawinigan" sur le devant d'un autobus, à la 57ème minute aussi, j'ai fini par comprendre qu'il y avait beaucoup d'intimité dans les choix de la belle Carole.

Le grand-père était très heureux d'avoir montré quelques petits trucs à son petit-fils et d'avoir croisé sa petite-fille un peu.
J'étais très heureux d'avoir savouré Yojimbo deux jours plus tard.

Ce que mon propre père, réincarné en cardinal est venu nous chanter dès que je fûs seul avec Akira Kurosawa.
Ça aurait été son anniversaire en plus à mon père si il avait été encore parmi nous ce jour-là.
Et en quelque sorte il s'y trouvait :)
Je suis extrêmement reconnaissant à mon père de remplacement (le beau-père) pour tout ce qu'il fait pour moi.
(et pour sa fille si mal arrangée avec son chum, manuel qu'aux claviers)
L'été commence dimanche.
Câlisse.