Quand on veut montrer aux migrants qu'ils ne sont pas les bienvenus, on envoie les forces de police les déloger où qu'ils se posent, quelque soient les tentatives citoyennes (puisque l'État se montre défaillant en la matière) de les abriter, de les nourrir, de les informer et de soutenir leurs choix de vie...
Ali, réfugié érythréen fait partie migrants emmenés ce matin au centre d'hébergement de Vincennes à côté du CRA. Il en est revenu par peur de cette proximité avec le retour à la case départ que représente un hébergement à côté d'un centre de rétention administratif... Quand les choses sont insuffisamment ou mal expliquées, sans que la confiance ait eut le temps de s'établir, ce qui en étonne certains fait peur aux réfugiés ! Félix, migrant nigérian est là parce que, dit-il, " il n'y avait pas de place pour tout le monde dans les bus ce matin ". Yakoub, réfugié libyen raconte : " on a demandé à manger dans le centre d'hébergement, ils ont dit non, on est partis ". Selon Houssam, soutien des migrants, certains qui ont été emmenés à l'hôpital et étaient absents ce matin n'ont pas été pris en charge par l'Ofpra.
Un aidant écrit : " ce qui était encore plus effrayant c'était l'attitude de certains " soutiens " à l'intérieur qui n'ont eu de cesse de diviser les Réfugiés... une fois de plus ". Des " soutiens " qui les poussent dans des situations dont ils ne mesurent pas toujours la dangerosité du contexte, pour servir d'autres luttes plus politisées. Nous l'avons déjà observé et dénoncé depuis l'arrivée des migrants sur le parvis de l'église Saint-Bernard.
Ce soir, ils sont tous épuisés par cette lutte inique. Certains sont de plus à jeun car c'est le second jour du ramadan et ils n'ont pas eu le temps de toucher à l'Istar préparé par leurs soutiens. Alors ils finissent par sortir d'eux-même par une porte dérobée : une nouvelle dispersion, suivie d'une nouvelle installation quelque part... Parce qu'il est humainement impossible de ne pas dormir, de se séparer de ses compagnons d'infortune et... d'espérer...
Parce que de là où ils viennent, il n'y a même plus d'espoir.