Gilles BALMET, Marcos CARRASQUER, Marc DESGRANDCHAMPS, Léo DOFNER , ERRO, Hervé IC, Oda JAUNE , Kosta KULUNDZIC , Jean-Jacques LEBEL, David LEFEBVRE, Frédéric LÉGLISE, Thomas LÉVY-LASNE, Li TIANBING, Simon PASIEKA , Stéphane PENCREAC'H, NazaNin POUYANDEH , Johann RIVAT, Lionel SABATTÉ , Claire TABOURET, Davor VRANKIC, Duncan WYLIE; Lamia ZIADÉ
Erró, extraits de " Se none vero è ben trovato ". Ed. La Pierre d'Alun.
Lors d'une visite que j'ai eu le plaisir de faire à son atelier, Erró m'a offert un petit recueil compilant des propos sur sa peinture entre 1964 et 2004. Certains passages comme ceux qui précèdent m'ont semblé très proches des questions que développe une partie du travail que j'ai mené à l'école de Grenoble sur le rapport entre la peinture et l'image. À la même période, Olivier Gourvil, enseignant sur le site de Valence et qui dirige le " réseau peinture ", ainsi que la ligne de recherche en peinture de l'ESAD-GV, m'a proposé de participer à cette ligne de recherche par un projet. Ce sont ces deux éléments réunis qui ont fait germé l'idée de cette exposition.Comment ceux qui peignent et dessinent s'emparent des images ou les défient?
C
'est la question centrale de l'exposition. J'ai choisi pour tenter d'y répondre, de faire remonter la chronologie de cette interrogation (qui évidemment est bien antérieure), jusqu'à deux artistes dont les débuts sont contemporain de la naissance du pop-art, c'est à dire d'un moment où certains artistes, notamment des peintres, s'emparent des images de masse. Chez ces deux artistes qui dans leur jeunesse ont fréquenté les surréalistes, on trouve une composante ready-made : Erró, à un moment de sa carrière décide de ne plus inventer ses propres images, mais collecte, archive, et se crée une banque d'images. Ces images, il se les approprie, les découpe, les colle, créant une nouvelle composition, puis les projette pour les peindre et les faire siennes. Jean-Jacques Lebel quant à lui, intègre des images directement à sa peinture, comme Rauschenberg à la même époque. Aujourd'hui, les écrans sont partout, ce qui fait que devant nos yeux, défile un flot incessant d'images. Ces images peuvent traverser la planète en un clic, et nous pouvons les emporter dans notre poche.Ce constat, les artistes, il me semble, ne peuvent pas en faire l'économie aujourd'hui. À mon sens une grande part des enjeux de la peinture contemporaine (et du dessin) est d'utiliser ses propres outils à l'aune de ce constat. Lire La suite..