Les personnes atteintes du diabète sont particulièrement vulnérables de développer des plaies difficiles. Ces plaies qui ne cicatrisent pas ou qui cicatrisent mal constituent un fardeau coûteux pour le système de santé.
Le développement d’un nouveau type de pansements pour les plaies diabétiques permettrait de réduire significativement le nombre d’amputations consécutives. La technologie développée par l’équipe du professeur Rosiak de l’Institut de chimie appliquée des radiations de l’Université polytechnique de Lodz permet de produire un pansement contenant un hydrogel enrichi en agents actifs. Les essais menés sur des cellules ont établi la faculté de l’hydrogel à favoriser la revascularisation.
Le traitement des plaies diabétiques constitue un enjeu de premier plan en raison du nombre de personnes touchées (10.000 chaque année pour la seule Pologne) et du fait que de telles plaies conduisent souvent à une amputation de membres par la nécrose des tissus nerveux et vasculaires. Développer des biomatériaux augmentant la probabilité de guérison de ces plaies constituait donc un enjeu de premier plan pour lequel les chercheurs ont développé un pansement contenant un hydrogel enrichi en agents actifs.
L’hydrogel constitue une barrière aux agents pathogènes extérieurs tout en permettant l’oxygénation de la plaie, l’absorption des exsudations et l’élimination des tissus nécrosés. Mieux encore, il peut contenir des agents cicatrisants et antidouleurs et des facteurs de croissance comme les tétrapeptides.
Les tétrapeptides sont des composés naturellement produits par le corps humain dont la durée de demi-vie est l’ordre de 5 minutes. A l’heure actuelle ceux-ci sont utilisés par injection en grande quantité ce qui peut conduire à des effets indésirables sans pour autant augmenter leur durée d’action. L’idée des équipes de Lodz a consisté à intégrer les tétrapeptides directement dans un mélange d’hydrogel et d’agents thérapeutiques (90% d’eau) puis à en remplir le pansement, le stériliser et le sceller. L’ensemble obtenu est un pansement capable de délivrer des agents thérapeutiques de façon progressive. Toute la difficulté consiste à stériliser le pansement sans altérer les fonctions des agents thérapeutiques qu’il contient, c’est ce que l’équipe de Lodz a réussi à faire en utilisant un faisceau d’électrons maitrisé.
La solution élaborée par les équipes de Lodz a été protégée par un dépôt de brevet et a reçu le soutien de l’agence nationale de financement de la recherche appliquée (NCBR). Pour l’heure, la cinétique de libération des tetrapeptides, leur persistance dans le pansement et leur action sur l’angiogenèse a été établie du point de vue cellulaire. Des résultats permettent d’envisager la production à grande d’échelle de pansements destinés aux plaies à mauvaise cicatrisation comme les brulures profondes ou encore les escarres, mais aussi les ulcères…etc.
Ce pansement va désormais débuter les phases de tests précliniques et cliniques non financés par l’Etat ce qui requiert une coopération accrue avec les industriels.