Changement : les péripéties d’un week-end (2)

Publié le 18 juin 2015 par Moralotop @moralotop

Suite des aventures d’un incroyable week-end où le changement s’est illustré à jet continu. Lire le début de l’histoire : Changement : les péripéties d’un week-end (1)

 En vrac rappel des faits :

  • Un incendie détruit le terminal 3 de l’aéroport de Rome.
  • EasyJet me dit : ok, allez-y, dans 2 jours tout sera réparé, aucun souci pour votre vol.
  • Au jour J, je me présente comme une fleur, sans armes mais avec bagage et là : Votre vol est annulé en raison d’un incendie à Rome.
  • Débute alors une course contre la montre, 2 heures de jogging dans l’aéroport pour tenter de trouver un vol de remplacement.
    Les émotions font du yo-yo : Oui, il y a un vol par la compagnie (Yes!)… mais il est complet (Grrrr).
    Il y a un autre vol svp ?
    – Oui (re-Yes) euh… non, il est annulé celui-là (re-Grrrr).
  • En se coupant en deux ma valise décide de se faire la malle, me voici avec deux morceaux pour le prix d’un.
  • Les fausses solutions voient le jour :
    Vous pouvez partir de Roissy… demain soir.
    Demain soir ? Je rentre de Rome demain soir, c’est aujourd’hui que je dois partir.
    – Oui, mais le vol va à Rome demain soir

Dialogue de sourd, l’affaire est pliée, adieu week-end romain.

Alors se produit un miracle, de ceux auxquels on ne croit pas (même à Lourdes), une place se libère, bref, vous embarquez ce soir sur le vol de 17h55 pour Rome.

Cinquième bouleversement depuis le matin et il n’est pas encore 11 heures.

Suite des péripéties.
Ce miracle m’a mis aux anges.

Je quitte l’aéroport et reprends la voiture au parking. Direction mon domicile pour un repos bien mérité puis je reviendrai à Orly en fin d’après-midi : Veni Vidi Vici, non mais…

Je quitte donc le parking  et vais dépasser un bus, qui, sans prévenir, se rabat sur la gauche. D’un coup de volant, tel Michael Schumacher (quand il était en forme), j’évite le bus… mais pas le parapet, à cet endroit haut et épais.

Paf, instantanément le pneu éclate !

Détalant comme un lapin, le bus poursuit son chemin, adieu, veau, vache, bus.

Fatigué par cette journée à rebondissements multiples, je suis sur les jantes.

La voiture aussi.

Miss Cata sable le Champagne et me souffle des vacheries : Hi hi hi, c’était bien la peine de faire tout ça, c’est cuit, ton week end romain a du plomb dans l’aile (d’avion). 

Plus porteuse, Miss Peps, souligne que
l’épisode du bus illustre bien la conduite du changement !

Décidément, comme disait un ancien chef d’Etat, les emmerdes volent en escadrille, ce propos prenant tout son sens dans un aéroport.

Vive le changement qui, en cette journée, me colle au doigt comme le sparadrap à celui du Capitaine Haddock.

En une seule matinée je me suis retrouvé :

  • à l’aéroport avec un billet et un vol à 10h.
  • à l’aéroport avec un billet mais plus de vol.
  • avec un billet et un nouveau vol à 17h55.
  • avec un billet et un vol mais plus à l’aéroport.
  • à l’aéroport en automobiliste.
  • automobiliste devenu piéton.
  • immobilisé dans un parking sinistre.
  • avec deux morceaux de valise au lieu d’un.
  • une jante possiblement endommagée.
  • un pneu crevé… et moi aussi.

Pour l’heure, au milieu de mes vahinés sur cette plage de Tahiti, oups pardon, coincé au milieu de ces grillages de parking, à peine plus fun que ceux de la prison d’Alcatraz, une obligation s’impose : agir vite car l’avion n’attendra pas.

C’est donc reparti…

– Allo, bonjour, vous êtes bien l’assistance Machin ?

– Oui, l’assistance Machin pour vous assister.

Euh… assister est le but d’une assistance, me dis-je, il leur faudra retravailler l’accueil client mais je le garde pour moi et me concentre sur la priorité du moment, ré-pa-rer au plus vite.

DoncMonsieur, j’ai heurté un parapet et suis immobilisé près d’Orly, puis j’enchaîne…

Au bout du fil (merci au téléphone portable) l’opérateur écoute attentivement, j’en suis admiratif, pour une fois que quelqu’un écoute avant de parler. Je lui donne toutes les précisions, dommages, localisation, nature de l’intervention et conclus brillamment :
– Voilà, vous savez-tout, dans combien de temps le dépanneur sera-t-il là svp ?

Je vois... mais là, c’est pas nous parce que.. bla bla bla … bla bla bla, eh oui, Grrrrrrrrrrr, j’ai contacté le mauvais interlocuteur et il me le dit seulement à la fin !

On se sent seul dans ces cas là.

Retour à la case départ (c’est le cas de le dire).

La moutarde me monte au nez, exaspéré, je repars à la chasse à la bonne adresse, oui mais où se niche-t-elle la bougresse ? Rien dans les contacts du téléphone, rien dans les rangements de la voiture, rien, désespérément rien, bon sang, moi qui suis bien organisé, où ai-je mis ce fichu contact ?

Miss Cata se régale et en rajoute une couche : quelle journée, décidément, tu n’es pas verni, te voila planté comme un tilleul, un bivouac à Orly, ça te dit…  comme ça tu pourras voir décoller ton avion, etc.

Miss Peps intervient et me fait recouvrer mes esprits.

Après deux, trois manip sur internet, j’arrive enfin à contacter le bon interlocuteur et c’est reparti pour l’exposé du pedigree, de la localisation, de l’incident et ainsi de suite.

Ô joie, tout concorde, c’est la bonne compagnie, le bon contrat, la bonne personne.

Champagne, je suis sorti d’affaire.

– Voilà, vous savez-tout, dans combien de temps le dépanneur pourra-t-il réparer ?

Réparer ? Mais… il ne réparera pas.

Pardon ?

Oui, chez nous, vous devez impérativement remorquer le véhicule et seulement chez un concessionnaire de la marque.

Madame, a-t-on besoin d’un marteau pour écraser une mouche ? Il faut juste vérifier que la jante n’est pas endommagée et y installer un  pneu, inutile de déménager chez un concessionnaire pour cela, n’est-ce pas ? 

Peut-être mais ce sont nos procédures, vous comprenez

Ce que je comprends c’est qu’elle commence à me « les briser menues menues » avec ses procédures. Et que faire simple semble bien compliqué.

Or le temps tourne.

Miss CATA(strophe) le boulet.

Miss Cata jouit littéralement.

C’est clair, elle ne veut pas que j’aille à Rome.

Miss Peps calme le jeu et rappelle que, face à l’adversité, il vaut toujours mieux tester plusieurs solutions.

Du coup, je remercie mon interlocutrice et lui demande courtoisement de me passer une personne peut-être en mesure de répondre au souci, ce qu’elle fait (merci).

Rebelote, il faut tout réexpliquer, c’est une histoire de fous, mais à quoi sert-il de le dire ? Alors, je redéballe l’ensemble, non sans me fourvoyer un peu.

–  Je suis rentré dans un avion qui a fait un brusque demi-tour à la sortie du parking… euh pardon, je suis crevé Madame, (comme le pneu) excusez-moi, je recommence :

Puis, avec une sérénité qui ferait rougir d’envie Matthieu Ricard, j’expose les faits : avion, annulation, parapet, jante, pneu, dépannage urgent.

Et là, nouveau changement de discours :
Bien sûr Monsieur on vous envoie un dépanneur, il sera là dans 40 minutes.

Une bouffée d’air frais m’envahit, j’ai envie d’embrasser et de faire livrer une tonne de fleurs à cette femme si douce, compréhensive et efficace.

Fin de l’histoire et de ces multiples rebondissements ?

Ce serait trop beau, le changement est en route,
la preuve, le dépanneur arrive.

Attendu comme le Messie, je l’accueille chaleureusement. L’homme, sympathique, est déterminé. D’un bond, il saute du camion, prend son matériel et commence à changer la roue arrière gauche.

Un peu surpris, tant de dynamisme me ravit et je l’observe manœuvrer.

Une fois la roue changée, il me dit :

Et voilà, votre jante n’a pas souffert et, dites, elle n’était pas tellement endommagée votre roue.

Beh… celle-là non… elle est neuve.

Estomaqué, il me regarde façon : vous pouvez répéter ? Puis je précise…

Celle qui est endommagée… c’est… c’est la roue avant gauche.

Alors il tourne la tête plus vite que Zébulon et réalise qu’il a changé la mauvais roue !!!!

Grand moment de solitude, pour lui cette fois.

Son égo vient de prendre un sacré coup, il se ferme comme une huître, consterné, et sans un mot recommence à changer de roue dans un silence total, on entendrait voler une mouche, si l’on n’entendait pas voler les avions.

Je réponds qu’il est allé dans le mur et moi dans le parapet ce qui nous fait un point commun.

L’homme se déride, sourit et se met à me raconter sa vie : la honte, oh la la, la honte, c’est la honte, répète-t-il, vous comprenez, j’ai roulé toute la nuit, je reviens d’Espagne, etc.

Je compatis et le rassure : l’erreur est humaine,
le changement inaltérable et ce n’est pas près de changer.

Puis nous repartons chacun de nôtre côté.

Vous avez suivi, que dois-je faire maintenant ?

Prendre une douche ? Oui. Me reposer un peu, oui… mais surtout ?

Changer de valise bien sûr puisque la mienne est cassée !

Aussitôt dit, aussitôt fait et je repars un peu plus tard à l’aéroport… quelle journée, décidément..

Me voici dans la file des clients EasyJet en direction de Rome, j’en suis baba (au rhum bien sûr).

Je vois même l’avion qui n’attend que nous.

Je savoure l’instant présent et me dis que tout est bien qui finit bien.

C’est alors qu’un homme, qui regardait la file des voyageurs, s’arrête à ma hauteur et me dit : – Suivez-moi svp.

– Je sors donc de la file, me disant : Cool, on va me bichonner, me faire asseoir en premier dans l’avion, ça c’est du service client.

Tout à ces réjouissantes pensées, l’homme me dirige vers un contenant dans lequel il me prie d’insérer ma valise. Ce que je tente de faire car elle refuse de rentrer. Pour 1,5 centimètre, deux au maximum, rien à faire, je la tords dans tous les sens, elle ne rentre pas, j’en ai plein le dos de ces valises !

Sans bouger le petit doigt pour m’aider, l’homme me regarde et lâche :

– Ça rentre pas.

– Oui, en effet, ça rentre pas, mais de très peu dis-je.

Oui mais ça rentre pas, insiste-t-il tel l’aigle convoitant une proie. Suivez-moi svp, on va faire une taxation. 

Alors je me retrouve devant un comptoir où trônent 3 personnes, une prend la parole et la sentence tombe :

– Monsieur : votre bagage est non conforme : procédure de taxation, cela fait… 55 euros !

Quand je vous dis que le changement est parfois défavorable…

Là se poursuit l’histoire.

La journée n’est pas finie.

Verrai-je Rome ?

Que va devenir la taxation d’office ?

Qu’en pensez-vous ?

La suite de ces aventure romaines dans le prochain article :

Service client : EasyJet ne décolle pas !

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Sachez rire des péripéties de la vie et en tirer les enseignements

Lire :  Craquer ou pas, l’incroyable histoire vraie qui améliore la vôtre.

C’est tellement mieux avec, 785 petits bonheurs qui donnent la pêche.