Les services de l'Etat ont semble-t-il tiré quelques leçons des expulsions précédentes de migrants. Après les démonstrations de force brutale des 17 derniers jours, voilà qu'aujourd'hui ils viennent avec l'envie de convaincre de leur volonté d'aider les demandeurs d'asile au lieu de chercher à les rendre invisibles... Mais qu'on ne s'y trompe pas : il s'est agit ce matin d'une envie de convaincre coûte que coûte, avec présence policière prête à intervenir en cas de besoin...
Écrit d'après le signé Raphaël Krafft
Le directeur de l'Ofpra, Pascal Brice, est sur place. " J'ai pris mes fonctions sur une impulsion politique claire, à laquelle je tiens beaucoup : dissocier la politique migratoire et la politique de l'asile " déclarait-il en septembre dernier au magazine Histoires ordinaires. " Cette intention marque de manière fondamentale la feuille de route qui est la mienne. S'y ajoute un objectif de renforcement de la protection de celles et ceux qui en ont besoin tout en réduisant les délais d'instruction. C'est l'objectif majeur qui nous est fixé par le président de la République et le ministre de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve. C'est sur ces bases que j'ai pris mes fonctions et c'est ce qui inspire ma mission ".
Visiblement convaincu par sa mission " Nous devons, à l'Ofpra, comme d'ailleurs à tous les stades de l'examen de la demande d'asile, être en situation de protéger les femmes, les enfants, les hommes qui doivent être protégés parce qu'ils sont persécutés. Notre ligne de conduite est de ne jamais passer à côté d'un besoin de protection ", l'homme a su convaincre les migrants d'accepter les 220 places d'hébergement d'urgence proposées.
Chronologie des négociations
Vers 10h ce matin, Pascal Brice et Pierre Henry, directeur de France Terre d'Asile se sont rendus au jardin d'Éole. Selon Raphaël Krafft, journaliste présent auprès des migrants depuis les premières heures de leur première expulsion au Pont de la Chapelle, la nature " durable " des 220 hébergements n'a pas encore été précisée. " Je suis ici pour faire une proposition à l'ensemble d'entre vous " annonce Pascal Brice.
Les migrants sont inquiets à cause de la présence policière à proximité qui brouille les bonnes intentions de Pascal Brice. Inquiet parce que les promesses, disent-ils, non pas été tenues par le passé : " nous avons besoin de garanties ".
Selon le journaliste, un réfugié politique Guinéen rappelle à au directeur de l'Ofpra qu'il est à la rue depuis de longs mois malgré se demande d'asile. Un autre, soudanais, affirme : " ces gens ne sont pas sérieux, je ne crois pas leur proposition d'hébergement ". Pascal Brice aurait précisé :" il y aura des hébergements pour tout le monde dès aujourd'hui. Il y a une solution pour tout le monde ici. Pareil pour ceux qui ne veulent pas demander l'asile. Nous serons là près de ceux en demande d'asile ou bientôt en demande d'asile, il y aura hébergement pour eux ".
Un bénévole en pleurs se plaint du peu de temps laissé aux migrants pour réfléchir à la proposition de l'Ofpra après les avoir laissé si longtemps à la rue.
L'accès au camp des migrants d'Éole est désormais interdit à quiconque, presse compris. En compagnie d'une dizaine de migrants, militants et bénévoles ont quitté Éole vers une destination encore inconnue.
" Notre revendication reste intacte: ouvertures de centres d'accueil et d'hébergement pour les demandeurs d'asile " déclare Pascal Julien, conseiller de Paris du XVIIe arrondissement.
A suivre...
Résumé des épisodes précédents