Ce n’est pas rien, plus de 10.000 vues de la chanson « Inventaire », que je chante en duo avec Nara Noïan ! C’est le compteur du clip sur YouTube. Il renvoie aussi aux téléchargements possibles sur iTunes.
Cette chanson en avant-première de la sortie du CD « Les regrets inutiles » à la rentrée recueille des avis assez unanimes : une mélodie d’été, de la douceur, des mots et des objets familiers, mais qui renvoient à l’universel. En effet, les choses ne sont jamais aussi simples qu’elle paraissent. C’est probablement ce qui fait que l’émotion, la vérité passent dans une création, fût-ce une chanson !
Si cela vous intéresse, voici une étude que j’ai pu faire, après la lecture du livre « Cosmos » de Michel Onfray sur le texte de « Inventaire », un poème paru dans les année 1970 dans un recueil aujourd’hui épuisé « Les mots changent de couleur ».
Inventaire
Et le Cabinet des curiosités :
C’est une belle coïncidence. Dans le dernier livre « Cosmos » de Michel Onfray, sorti il y a quelques semaines (voir pages 468 a 482), le philosophe évoque Arcimboldo et les artistes du Land Art. En analysant le texte avec cet éclairage, nous en avons une vision élargie et universelle.
C’est la raison pour laquelle dans le clip apparaissent « Le printemps », tableau de ce peintre, la spirale de la coquille d’escargot et une évocation avec de petits cailloux des travaux de ces peintres…
Mais plus encore, le peintre Arcimboldo (1526-1593), a composé et fait partie d’un « cabinet de curiosité » pour son Empereur. Onfray dit : « A première vue c’est un capharnaüm, mais à bien y regarder, on y trouve « un résumé du monde », et de son idée « Tout est en « un »… »
On découvre le temps sur terre et l’intégration de l’homme dans l’évolution de l’univers entier, du Cosmos.
A partir de ces notions, une analyse du texte :
Un reflet arc-en-ciel
L’arc-en-ciel est la réconciliation avec la nature et l’univers, le cosmos.
Sur la table de verre
Elément MINERAL (1)
Mon bonheur persévère
Dans sa lune de miel
La spiritualité indispensable dans la vie, ajoutée à la matérialité. Et puis surtout le « paradis sur terre ».
Il choisit les détails
Qui décorent ma vie
Un peu de nostalgie
Un récif de corail
La nostalgie évoque le paradis originel, nos origines, et le récif de corail, d’où nous partons : de l’eau, de la mer. La vie y a pris naissance.
Des petits animaux
Elément ANIMAL (2)
Achetés en voyage
Le voyage évoque l’évolution, le voyage de l’origine jusqu’à l’accomplissement. Peut-être l’alchimie. On change la boue en or.
Un morceau de feuillage
Elément VEGETAL (3)
Accroché au rideau
Evidemment, rideau du spectacle et voile qu’il faut soulever pour aller au-delà des apparences, cette chanson n’est pas qu’une chanson !
Des albums de BD
Art Pictural (1)
Et beaucoup de musique
Art Musical (2)
Un masque du Mexique
Les images, les apparences. Regarder derrière les choses.
Peut-être ensorcelé
La magie de la vie, des âmes qui se cachent dans toutes les choses de l’univers, microcosme et macrocosme
Des caisses de photos
Oublier les intermédiaires, les médias, entre la nature et nous. Entre les êtres et nous. Ce sont des choses à oublier, à ranger.
Et un vieux dictionnaire
Recouvert de poussière
Ici, c’est du langage qu’il s’agit. Il faut retrouver le langage d’avant le langage, celui de la nature. Et si nous utilisons les mots, il faut les dépoussiérer, retrouver leur sens réel et premier.
Une coquille d’escargot
Sans doute le message essentiel : après le cycle grec et bouddhiste du cercle, du retour éternel, celui de la ligne droite judéo-chrétienne, soit de la création jusqu’au retour à Dieu, c’est la « spirale » qui représente le mouvement de la vie, avec des cycles, mais renouvelés, ce n’est pas nous qui revenons, mais l’autre, les enfants, les utilisateurs des oeuvres, les auditeurs de cette chanson, etc.
L’ESCARGOT est donc la plus belle représentation de cette manière d’envisager le Cosmos. C’est aussi le dessin des étoiles qui se forment, donc nous !
Un joli tambourin
Un crayon, une gomme
Le dessin d’une pomme
Art scriptural (3)
La pomme n’est pas réelle, dans les légendes de la Genèse, mais ici c’est le dessin…
La lampe d’Aladin
Les deux derniers couplets symbolisent, l’un la musique, l’autre la poésie et forment donc l’oeuvre, la chanson.
Un disque de Mozart
Un piano électrique
La musique ancienne et nouvelle dans un même mouvement, sans hiérarchie.
Une boîte à musique
La musique jusqu’à sa commercialisation, ses dérives.
Découverte par hasard
Evidemment le « hasard » est une base du Cosmos et non pas une création voulue et sans liberté.
Voici mon inventaire
Mes objets familiers
De la cave au grenier
Comme le fit Jacques Prévert
Le poème de Jacques Prévert « Inventaire » a été publié en 1946 dans le recueil « Paroles ». Ce fut longtemps une expression familière « un inventaire à la Prévert », qui avait l’air hétéroclite et dont chaque strophe se terminait par « Et un raton laveur » ou plusieurs…
Vous ne réécouterez plus la chanson de la même manière, je présume ?
https://itunes.apple.com/be/album/inventaire-single/id1001219849?l=fr