Tout change vite, en 24 heures. Hier nous étions ici même en train de louer sans vergogne les talents de scénariste de Rick Remender, de dire tout le bien que nous pensions de ce type. Le lendemain, c'est à dire aujourd'hui, nous vous retrouvons pour vous annoncer que oui, Remender aussi a des traites pour la maison, la voiture, ou ce genre de dépenses régulières, et que comme tout le monde il doit bien trouver un moyen de les payer, pour vivre confortablement. Alors il écrit des trucs pas toujours très nets, mais beaucoup plus vendeurs et ronflants, et comme cela l'affaire est dans le sac. Ce doit être ça, la véritable origine de ce "Axis" qui se poursuit dans le second mini fascicule disponible en kiosque. On y retrouve la bataille homérique entre Onslaught le rouge et tous les héros, qui se sont fait rétamés de belle manière, et qui ont besoin de l'intervention d'un groupe de cinglés, d'assassins et de psychopathes notoires, pour avoir une possibilité de renverser la vapeur. Je veux bien croire à tout, y compris l'impensable, mais voir Carnage faire équipe avec d'autres calibres dans le genre, pour sauver les fesses de nos amis en costume, j'ai du mal à avaler la couleuvre. Tout le monde se tape dessus,, Leinil Francis Yu dessine ça en mode pilotage automatique (c'est meilleur dans l'épisode 4), c'est la foire à la blague à deux sous, même en pleine tragédie. Bien sur, comme c'est le troisième épisode seulement, le suspens est relatif, et on devine qui va s'imposer, à la longue. Après une vingtaine de pages d'une absurdité colossale et quasi insultante, enfin il se produit quelque chose qui mérite d'être noté : un sort d'inversion, lancé par Scarlet Witch (celle-ci, quand elle fait de la magie, il vaut mieux ne pas traîner dans le coin...). En gros les gentils présents sur le lieu du sortilège vont devenir un peu moins sympas, tandis que les méchants vont développer une tendance héroïque. Tout ceci alors que mutants et Avengers s'étripent au sujet du Crâne Rouge, neutralisé et emprisonné, et dont le destin est l'occasion d'une nouvelle dissension, après celle encore récente de Avengers Vs X-Men. Du coup le récit décolle et on va enfin pouvoir lire des choses plus pertinentes et bien pensées, même si reste le problème de fond. Axis est coincé entre Original Sin et Secret Wars, n'est que l'émanation de ce que Remender avait prévu sur sa série Uncanny Avengers, et n'a aucune ambition réelle de marquer les esprits à long terme, vu qu'il se passe des choses autrement décisives dans l'univers Marvel, au même moment (allez voir chez Hickman). Pas facile dans ces conditions de trouver le bon ton. Un bon point pour Panini qui publie un certain nombre de variant covers en pleine page, ça sonne presque comme un bonus agréable.
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