Hier au soir les fantômes sont réapparus sur le parvis de l'hôtel de ville peu avant le début de notre conseil municipal. Ils ont troqué leur boulet contre un tract tout aussi lourd que leur absence tant dans les grands débats de la ville que dans cette absolue nécessité de l'action quasi quotidienne de proximité pour aider au mieux le développement de notre cité, pour exercer une vigilance aiguë sur le moindre incident qui pourrait déstabiliser notre mission de service public. Ce document, acte héroïque non pas d'une résistance mais d'un soubresaut existentiel, marque pour l'essentiel une analyse de notre projet de PLU sous l'angle très réducteur d'une myopie politique sur l'envergure de notre volonté à développer une ville dont l'avenir en tout point, politique, social et écologique, ne doit en raison de l'instauration du Grand Paris, nous échapper. C'est le déploiement de lieux communs, l'instauration d'une critique positionnée sur aucune proposition alternative, un document indigne d'une organisation politique qui aspire - une ambition qui s'éloigne - à la gestion de la Cité. C'est une confiance absolue dans l'idée métropolitaine qui reste très imparfaite en matière de compétences et de périmètre et une innocence coupable de nous faire croire que cette métropole ne gardera pas notre ville comme étant un sanctuaire vis à vis de ses voisines pour le logement public et qu'elle n'en augmentera pas la proportion et ne mettra pas un terme à notre volonté d'inscrire dans notre PLU une plus large mixité! On y retrouve les mêmes marottes développées sans détours depuis des années sans apport de sang neuf, d'idées nouvelles, de propositions visionnaires. Ces marottes comme l'îlot Michelet, le coût de la rue Lacassagne, les parkings et l'inoxydable sécurité avec laquelle nous sections angéliquement complaisants, nous permettent d'identifier la signature d'un des auteurs connu pour avoir - oh la honte - collaboré plusieurs mandatures durant avec les communistes si abhorrés...
Il faut remarquer que notre opposition de droite est plus solide dans son travail et ne se limite pas à quelques traits communs pour remettre en cause le travail et le projet municipal. Il faut encore un peu de temps à notre opposition sociale libérale pour faire son apprentissage et devenir enfin la remarquable élève de cette déliquescence de son parti et se rapprocher de ce modèle que dernier vise: le libéralisme avec ses valeurs réformistes dans la vitesse, la force, la violence opposées au débat, au déploiement d'un service public social.