S'éveiller à sa vraie nature, c'est prendre conscience de l'espace à partir duquel le monde est vu. Cette "vision" est instantanée et elle est parfaite. Ensuite la pratique consiste à vivre consciemment à partir de cet espace, quel que soit le moment ou l'action.
Mais des événements, des émotions, des interactions avec les autres peuvent nous décentrer, surtout dans les premiers temps de la pratique. AInsi, (Magali m'a donné cet exemple), vous sortez d'un cours de yoga très détendu mais vous découvrez qu'on vous a volé votre vélo. Des émotions peuvent revenir très rapidement, de colère, d'injustice et faire peut-être vaciller cet équilibre dont vous jouissiez quelques minutes avant et qui pourtant paraissait si bien installé...
Quand tout va bien pour nous, cela est facile;on retrouve très aisément le chemin de cet espace. Mais dans des douleurs physiques ou psychiques,est-ce encore possible?
D'abord nous pouvons changer notre regard sur ce qui arrive: au lieu de le voir comme un problème, nous pouvons le considérer comme une opportunité de pratiquer: "On m'a volé mon vélo; j'ai de grosses émotions" ? Très bien, parfait; c'est intéressant. Voyons si je peux revenir à la vacuité. Chaque situation est un doigt qui pointe vers le lieu où se trouve la solution : juste ici au-dessus de vos épaules. Plutôt que de juger cet événement comme une difficuté sur le chemin, faisons en notre gourou. Il nous ramène à la maison.
Ensuite, grâce aux exercices de Douglas Harding, si simples, si puissants, nous avons la clef du Royaume entre nos mains; nous ne sommes pas condamnés à errer dans le monde. Nous connaissons le chemin de retour : il est toujours le même : inverser la flèche de son attention de 180°. Il n'y a qu'une seule chose à faire et ce n'est même pas un faire. Et c'est si simple.
Enfin, il nous faut de la confiance: confiance dans le pouvoir de guérison de cet espace de silence, de vacuité et de plénitude. Voyez votre vraie nature et tout le reste vous sera donné en sucroit. Peu à peu, ou peut-être très rapidement, vous trouverez une assise nouvelle, une plus grande liberté, une ouverture vaste. Maintenant que vous avez goûté à la saveur de la joie illimitée, vous voudrez en boire encore et encore: une fois que l'espace dans le verre a pris conscience qu'il n'est pas séparé de l'espace infini, il ne peut plus croire qu'il n'est que dans le verre.Alors rien ne peut plus vraiment nous décentrer.
jlr