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Interview | portico | « garder l’alchimie du groupe »

Publié le 18 juin 2015 par Acrossthedays @AcrossTheDays

De passage dans la capitale le mois dernier pour un live au café de la danse avec FIP Radio, le groupe le plus électronique de la scène jazz nous a prouvé que sa reconversion fut un succès. En livrant un live à la fois sensuel et énergique, le trio confirme sa nouvelle direction électronique et démontre qu’il sera le groupe à suivre pour les années à venir. L’ancien quartet qui avait su se faire une place dans le monde très fermé du jazz contemporain, semble aujourd’hui s’en faire une nouvelle au sein de l’immense terrain de jeux qu’est la scène électronique. Curieux, on est allé pousser la porte de leur chambre d’hôtel pour pénétrer dans l’intimité de ce trio aussi talentueux qu’adorable. Rencontre.

INTERVIEW | PORTICO | « GARDER L’ALCHIMIE DU GROUPE »

Pour commencer, parlons brièvement de votre nom, « Portico » fait plus référence à un groupe de salsa espagnol qu’à un groupe de jazz, et encore moins à une formation électro pop, d’où vient il ?

En fait avant on formait un autre groupe, Portico Quartet, et ce groupe tient son nom d’Italie, où un jour on jouait un concert en plein air. A l’ époque on s’appelait le London Hang Quartet. Il a commencé à pleuvoir et tout le monde nous a dit d’aller jouer sous le « Portico ». On s’est demandé: « C’est quoi un Portico ?», tout le monde criait « portico, portico », alors on s’est dit que ça sonnait bien et que c’était un mot sympa.

Vous perdez un membre et abandonnez le « Quartet » dans votre nom, vous vous aventurez ainsi vers un nouveau genre, alors pourquoi ne pas avoir changé entièrement le nom ?

On est toujours les 3 même membres du groupe original, et on continue de travailler ensemble dans une sorte de dynamique créative qu’on a toujours eue. On voulait aussi donner à nos fans une opportunité de nous suivre. Certains nous ont suivis, d’autres non. Une grande partie de la raison était pragmatique, et une autre partie pour garder l’alchimie du groupe qu’on avait auparavant.

Pour « Living Fields », avez vous d’ailleurs construit cet album en vous inspirant de votre ancienne expérience de Jazz Band ou vous avez fait quelque chose d’entièrement nouveau ?

C’est un son complètement nouveau, mais évidemment nous sommes toujours les mêmes personnes qu’auparavant, et on a utilisé tout ce qu’on a appris ces dernières années. On a beaucoup appris sur la mélodie notamment, l’harmonie et les accords. Du coup on a utilisé tout ça pour nos nouveaux morceaux, mais on a un peu changé notre façon de travailler.

Sur cet album vous collaborez avec trois chanteurs dont Joe Newmann, la voix si caractéristique du groupe Alt J, pourquoi avoir choisit d’inviter ces voix ?

Joe est un vieux copain à nous, et soudainement il s’est retrouvé dans ce groupe très connu. On s’est dit que sa voix était pas trop mal – rires – et qu’on devrait faire un truc ensemble. Donc on lui a demandé et il était partant parce que c’est un fan de notre groupe aussi. Il y avait cette appréciation mutuelle. Après, les autres chanteurs, on les connaissait tous personnellement, c’est nos amis. On avait essayé de chercher d’autres chanteurs, ça nous a pris beaucoup de temps, et puis on a fini par réaliser que les bonnes personnes étaient sous nos yeux depuis le début.

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Une voix féminine ne convenait elle pas également à vos mélodies planantes et déstructurées ?

On a essayé de travailler avec des chanteuses, mais la tonalité des voix masculines était plus cohérente. Mais c’est juste une coïncidence en fait.

Bright Luck est pour moi l’un des plus beaux morceaux de l’album, on y retrouve même une petite touche de SBTRKT par exemple, désormais vous écoutez plus de musique électronique que de jazz alors ?

On écoute de tout, mais on écoute surtout toujours le même mélange de musique. Ces dernières années, peut être un peu plus de musique électronique c’est vrai, mais on écoute tout ce qui nous parait intéressant.

Quelles ont été vos influences pour cet album ?

Pleins de trucs différents. Un mélange de pop, comme James Blake par exemple, et aussi de la musique électronique, et expérimentale, comme William Basinski.

Et comment avez vous été accueillis dans votre nouvelle maison Ninja Tune Records ? Ce label correspond bien selon vous a votre nouvelle identité musicale ?

Ca nous parait être un endroit approprié. Les artistes sont assez similaires à nous, on se sent à notre place. On pourrait peut être être sur un plus gros label mais on est contents d’être chez Ninja Tunes.

Parlons de votre performance sur scène, qu’est ce qui a changé pour vous entre un concert jazz et une prestation plus électro pop ? Comment comptez vous mettre en scène les voix de cet album ?

Jono McCleery nous suit pendant la tournée. Il réinterprète les chansons qu’il ne chante pas sur l’album, comme celles de Joe Newman. Il se les réapproprie et pour le moment ça fonctionne bien on est assez satisfait. Le set live est assez récent et on est en train de le modeler et de l’améliorer au fur et à mesure.

Quel fut depuis votre meilleur souvenir sur scène ?

On a fait un concert à Sète, dans le sud de la France, pour le festival de Jazz World Wide Festival, organisé par Gilles Peterson, dans un amphithéâtre qui donne sur la mer. Le soleil se couchait lorsqu’on jouait, c’était vraiment spécial et magique.

Tout comme votre album live/remix avec Portico Quartet, songez vous à faire de même avec « Living Fields » ?

Peut-etre, on y a pas encore vraiment pensé, mais c’est une bonne idée à vrai dire ! Le set change tout le temps, au fur et à mesure qu’on le joue, les chansons changent un peu parce qu’on aime garder les choses intéressantes. Si on en arrive à un point où les chansons sonnent différemment de l’album, on pourrait le faire. On adore enregistrer de nouveaux trucs.

Cette nouvelle identité musicale est d’autant plus propice à être remixée que le jazz à mon avis, mais avez vous un artiste particulier auquel vous aimeriez confier un de vos morceaux ?

On vient en fait de travailler sur quelques remixs, un par ??? qui est plus une chanteuse de pop, elle est cool. Et aussi avec un mec qui s’appelle Clark, il est sur le label Warp. Mais si on devait travailler avec quelqu’un d’autre, on choisirait surement Oneohtrix Point Never. On aimerait bien un remix de lui, il en fait d’ailleurs de temps en temps.

Que peut on vous souhaiter pour les prochaines années ?

Bonne chance – rires – On a prévu de continuer notre tournée, sortir un EP, quelques nouvelles chansons.. On verra !

Pour finir donnez moi…
La première chanson que vous avez aimée ?

Probablement Bohemian Rhapsody de Queen

Bad de Michael Jackson.

La chanson que vous auriez aimé écrire ?

Hallelujah de Jeff Buckley

La chanson que vous chantez lorsque vous êtes ivre ?

La chanson Prince Ali du dessin animé Aladdin – rires –


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