Quel peut donc bien être le lien entre le gaming et le storytelling, à part le -ing- final ?
Si on posait la question à un spécialiste du jeu, il répondrait sans difficulté.
Tiens, posons donc la question à Eric Viennot. Dans un excellent article sur le blog qu’il anime pour le journal Libération, il soulignait l’interaction entre gameplay et narration. Au point de comparer un jeu vidéo à un film interactif, en allant à l’encontre de l’opinion de la majorité des gamers. Pour Eric Viennot, ce mariage est aussi un moyen de permettre aux joueurs de faire partie d’une histoire. Beaucoup de jeux n’accordent pourtant qu’une part infime à l’histoire, au storytelling. Certains de ses confrères vont jusqu’à juger similaire la part de narration dans les jeux à celle qui se trouve dans les films porno. Pas un compliment, c’est sûr. Pourtant, Eric, que j’ai eu le plaisir de croiser trop brièvement il y a quelques années, a des exemples de jeux au niveau d’actions très répétitives, mais dont le plaisir des joueurs a été décuplé par la qualité du storytelling.
Tout récemment, un exemple très intéressant de gaming storytelling est apparu. NBA 2K16, vous connaissez ? C’est LE jeu de basket roi, le top du top, nouvelle édition. Et bien, dans cette nouvelle édition, justement, le mode carrière (faire carrière dans la ligue NBA en incarnant un joueur pro) a été écrit par le grand réalisateur Spike Lee. Bon, lui-même est un fan de basket, des New York Knicks précisément (cette saison, il avait du mérite !), mais cela n’explique pas tout. C’est l’histoire d’une jeune star de lycée et des décisions qu’il doit prendre pour espérer accéder un jour à son rêve, jouer dans la grande ligue…
Oui, un jeu sans storytelling ne vaut pas plus que la lassitude qu’il engendre. Et du gaming dans le storytelling ? Et bien, je dis oui aussi !
A lire également :