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Aftab Bahadur a été pendu dans une prison de Lahore mercredi 10 juin dans la matinée. En septembre 1992, âgé de 15 ans, il a été arrêté, puis inculpé du meurtre d’une femme et des deux fils de celle-ci, survenu plus tôt ce mois-là.
Aftab Bahadur a été incriminé par son coaccusé, Ghulam Mustafa, qui a plus tard soutenu qu’on l’avait torturé afin de lui faire "avouer" leur implication dans ce crime alors qu’il était en garde à vue. Ghulam Mustafa devait lui aussi être mis à mort mercredi 10 juin mais son exécution a été reportée à la dernière minute.
"Ceci est un jour terriblement triste. Aftab Bahadur a passé plus de deux décennies à languir dans le quartier des condamnés à mort en dépit de l’émergence d’éléments semblant attester son innocence, et il a fini par monter à la potence. Il a toujours affirmé qu’il était innocent et qu’on l’avait torturé afin de lui arracher de faux aveux", a déclaré David Griffiths, directeur adjoint du programme Asie Pacifique d’Amnesty International. "Le droit international est on ne peut plus clair sur la prohibition de l'application de la peine capitale aux mineurs délinquants. Malgré cela, il pourrait y avoir dans le quartier des condamnés à mort au Pakistan un nombre considérable de personnes qui étaient mineures au moment des faits qu’on leur reproche. Depuis la reprise des exécutions en décembre dernier, toutes ces personnes, ainsi que des milliers d’autres condamnés à mort, voient désormais leur vie menacée - le Pakistan doit immédiatement imposer un moratoire sur les exécutions, dans l’objectif d’abolir pleinement la peine de mort."
Le rythme des exécutions s’est accéléré de manière alarmante ces dernières semaines au Pakistan, et au moins 150 personnes ont été envoyées à la potence depuis que le moratoire a été levé en décembre 2014.
À ce jour, 140 pays ont aboli la peine capitale en droit ou en pratique. Amnesty International s’oppose en toutes circonstances et sans aucune exception à ce châtiment, quelles que soient la nature et les circonstances du crime commis, la culpabilité ou l’innocence du condamné, ou la méthode utilisée pour procéder à l’exécution.