Chamonix-Mont-Blanc partage avec Saint-Gervais-les-Bains le record de la commune ayant l'altitude la plus haute de France et d'Europe occidentale. Elle le doit à la présence sur son territoire du sommet le plus haut des Alpes : le mont Blanc qui culmine à 4810 mètres. La commune est très prisée des amateurs d'alpinisme et des sportifs de montagne en général. Le site du mont Blanc étant le troisième site naturel le plus visité au monde, cet atout touristique confère un visage très cosmopolite à la ville. Le « x » final ne se prononce pas.
La gare
Avant la création de la ville de Chamonix, le territoire était une contrée inoccupée et hostile en raison de son climat montagnard et de sa situation géographique. Cependant, ces terres sont visitées par les Celtes puis les Ligures, les Ceutrons et les Allobroges. Vers -121, le territoire est intégré à l'Empire romain. Avec les Grandes invasions barbares et l'affaiblissement de l'influence romaine, la région appartient un temps aux Burgondes avant de devenir la propriété du Comté de Genève. Chamonix entra dans l'histoire en 1091 quand le comte Aymon Ier de Genève fait dotation de la vallée à l'abbaye bénédictine de Saint-Michel de la Cluse. Des moines s'installent, construisent un moulin et une ferme. Au XIIe siècle, une plus grande communauté de moines fonde le prieuré de Chamonix. Les moines tentent, durant plusieurs siècles, d'imposer leur autorité sur la vallée, mais ils se heurtent continuellement aux revendications de la population locale qui se rebelle à plusieurs reprises. Le prieuré subsiste jusqu'en 1786.
Chamonix est un territoire du duché de Savoie qui fait partie des États de Savoie, eux-mêmes intégrés depuis le traité d'Utrecht de 1713 au royaume de Sardaigne. Au XVIIIe siècle, Chamouny (ancien nom de Chamonix) n'est qu'une petite bourgade rurale. Ses habitants vivent alors, tant bien que mal, de l'élevage et de cultures de seigle et d'avoine. En 1741, deux Anglais, William Windham et Richard Pococke, racontent leur visite de la vallée et leur expédition vers un gigantesque glacier qu'ils baptisent la Mer de Glace. La curiosité suscitée par leur récit amène assez vite les premiers touristes qui se lancent alors dans ce qui deviendra l'alpinisme. Durant l'année 1760, le riche aristocrate genevois Horace-Bénédict de Saussure, promet une forte récompense au premier qui atteindra le sommet du mont Blanc. Et le 8 août 1786, deux Chamoniards, Jacques Balmat et le docteur Michel Paccard y parviennent. En 1770, les touristes étant de plus en plus nombreux, Mme Coutterand ouvre la première auberge de la vallée : l'Hôtel d'Angleterre. L'hôtel de l'Union, premier hôtel de luxe, est construit dès 1816. Beaucoup d'autres suivront.
Le 24 septembre 1792, l'armée révolutionnaire française pénètre dans le duché de Savoie. Celui-ci est annexé le 27 novembre de la même année. Le roi de Sardaigne, Victor-Amédée III, reconnaît les annexions et cède la Savoie (et Nice) à la France par le Traité de Paris du 15 mai 1796. Le département du Mont-Blanc est créé le 29 octobre 1792. Avec le premier exil de Napoléon, à l'île d'Elbe, le Traité de Paris du 30 mai 1814 restitue au royaume de Sardaigne la partie orientale de la Savoie, le reste suivra en 1815.
La vallée de Chamonix est sous souveraineté sarde de 1814 à 1860. La première ascension de l'Aiguille du Midi a lieu le 1er août 1818. En 1821, est créée la prestigieuse Compagnie des Guides de Chamonix. Le 24 mars 1860, par le traité de Turin (1860), les comtés de Nice et de Savoie sont cédés à la France par Victor-Emmanuel II de Savoie. Pour permettre la visite de Napoléon III début septembre 1860, une route carrossable est construite entre Chamonix, Sallanches et Genève.
En 1890, le professeur Joseph Vallot installe son observatoire à 300 mètres du sommet du mont Blanc. En juillet 1901, la station inaugure l'arrivée du chemin de fer qui désenclave la vallée. Les années qui suivront voient naître un nouveau Chamonix, vivant désormais au rythme de deux saisons touristiques : l'été et l'hiver. Chamonix devient l'une des premières stations de sports d'hiver en France, avec une capacité hôtelière estimée à 15 000 voyageurs en 1907.
Le Club Alpin et le Touring Club de France organisent de concert de nombreux concours locaux de sports d'hiver pendant toute la saison. En particulier, le second concours international de ski, organisé du 3 au 5 janvier 1908, attire la foule élégante et sportive du Tout-Paris. Les délégations sportives des armées norvégienne, suisse, italienne, française font sensation en défilant. Les épreuves confirment la suprématie d'adresse physique nordique...
En 1908, est inaugurée une première section du chemin de fer du Montenvers. À cette époque, il fallait près d'une heure pour faire les 7 kilomètres permettant d'accéder à la Mer de Glace. Il sera ouvert en totalité en 1909, en même temps que la première section du Tramway du Mont-Blanc.
Le 16 janvier 1920, le conseil municipal demande officiellement à ce que la commune de Chamonix porte à l'avenir le nom de Chamonix-Mont-Blanc pour éviter que nos voisins suisses exploitent la renommée du Mont-Blanc au bénéfice de leurs stations. En 1924, Chamonix accueille les premiers Jeux Olympiques d'hiver. Chamonix devient une station touristique très prisée. Durant cette même année, une première section du téléphérique des Glaciers est mise en service. En 1927, le téléphérique de Planpraz voit le jour. En 1930, le téléphérique du Brévent est inauguré.
1932 voit à Chamonix la création de l'École de Haute Montagne (EHM), école militaire de formation des cadres des troupes de montagne.
Le téléphérique des Glaciers, qui devait à terme atteindre l'aiguille du Midi, ferme définitivement en 1951. Un nouveau projet de téléphérique de l'aiguille du Midi est mené à bien, et ouvre en 1955. Le téléphérique de La Flégère est achevé en 1956. À la construction du téléphérique de Lognan-les Grands Montets en 1963, succèdent d'importants travaux qui amènent la Route Blanche jusqu'aux portes de Chamonix. Le tunnel sous le mont Blanc est ouvert à la circulation le 19 juillet 1965.
Une frénésie de constructions s'empare de Chamonix : tours et centre sportif à l'architecture résolument moderne, cité scolaire, développement immobilier du « village piéton de Chamonix-Sud » avec la construction de nombreux petits immeubles, bibliothèque, MJC, halte-garderie. En 1973, l'ancien presbytère est rénové. Durant la période de la fin des années 70 et début 80, le développement immobilier est freiné. La priorité est donnée à la réhabilitation des bâtiments anciens : relais de Poste, hôtel Majestic, salle Michel Croz. La première zone piétonne en centre-ville de Chamonix est tentée. Un golf de 18 trous est créé aux Praz. L'année 1994 voit la démolition de l'ancien hôpital en centre-ville et la construction du nouvel hôpital.
Le XXIe siècle s'annonce difficile. Les Chamoniards devront relever de nouveaux défis afin de préserver leur cadre de vie. Le réchauffement climatique semble être à l'origine de la fonte de ses glaciers. Le trafic routier ne cesse de croître dans la vallée. Son bassin urbain est en constante augmentation. Chamonix doit prendre en compte également les réalités économiques : depuis deux siècles, les Anglais y investissent, aujourd'hui les acheteurs de biens immobiliers sont à 40 % des Anglais ; de nombreux commerces ont disparu au profit de pubs. Le nombre de lits ne cesse d'augmenter mais la recherche d'un logement devient de plus en plus difficile, compte tenu de l'augmentation importante du prix du mètre carré.
Vue plusieurs fois.
D'après Wikipédia