Bac : épreuve de philo

Par Francis LO dans Psyché le 17 Juin 2015 à 12:09

17 juin 2015

" Respecter tout être vivant, est-ce un devoir moral ? "

Voilà un sujet du bac de philo promo 2015 qui m'inspire.

Je m'assoie sur le banc et ouvre le ban avec Antoine Spire :

" Mutation et sélection ont fait l'homme de la même façon qu'elles ont modelé n'importe quel autre être vivant, avec l'impression philosophiquement importante, que sans cette difficulté, nous n'aurions pas eu de raison de naître. "

L'évolution étant, aujourd'hui tout être vivant s'inscrit dans des systèmes économiques.

Le poisson finit dans l'assiette transformé en sushi ; l'oie participe aux festivités du nouvel an.

Le bœuf est débité en tranches, l'arbre est débité en planches.

Animal ou végétal, l'être vivant est au regard de la société une matière première convertie en valeur économique, et en valeur économique même l'homme se fait marchandise sur le marché du travail.

Sumatra, pour produire de l'huile de palme, l'homme massacre les éléphants.

Les systèmes économiques négligent les facteurs moraux portés par des êtres qui semblent vivants et qui pourtant, par leurs actes, n'hésitent pas à tuer la vie pour de l'argent.

Argentine, pendant de longues années, une femelle orang-outan baptisée Sandra, a été une attraction que vous pouviez voir en échange d'un billet d'entrée au zoo de Buenos Aires.

Selon Emmanuel Kant, " L'autonomie de la volonté est le principe unique de toutes les lois morales et des devoirs qui y sont conformes. "

Sur ce propos, alors que la France se dit pays des droits et des libertés, qu'elle se contente de reconnaître que les animaux sont des êtres doués de sensibilité, la justice de l'Argentine, ancienne dictature, conclut que l'orang-outan Sandra est une personne non humaine.

L'humain tourne autour de la liberté morale et l'on constate que le devoir moral n'a pas la même portée d'une communauté à une autre.

L'avenir réservé à l'homme qui est arrivé égoïstement aux extrêmes limites de son développement, n'accorde plus la place nécessaire aux autres êtres vivants. L'écosystème formé par tous les êtres vivants n'est plus en mesure d'assurer l'équilibre dynamique de la planète où cohabitent humanité, faune et flore.

L'humanité a pris conscience des réalités un peu tard, à partir de là, le devoir moral a tendance à devenir une obligation économique dans laquelle des gens de pouvoir avancent un autre devoir moral bien moins respectueux de tout être vivant.