La maison Sothebys a annoncé qu’elle assurera la vente aux enchères de la collection de Feu Monseigneur, le Comte de Paris (1908-1998) et Madame la Comtesse de Paris (1911-2003) le 29 septembre prochain. La collection se compose de quelques 200 d’œuvres en ligne directe de la dynastie qui régna sur la France pendant presque 1 000 ans, dont 3 lots classés trésor national. La collection honorera le classicisme Français dans toute sa rigueur et son idéalisme artistique.
Cette collection rare sera exposée dans sa totalité publiquement avant la vente, du 18 au 28 septembre chez Sotheby’s à Paris (galerie Charpentier, 76 rue du Faubourg Saint Honoré). Une sélection des œuvres de la collection sera également exposée chez Sotheby’s à Londres, du 4 au 7 juillet, et à Monaco, Hôtel Métropole du 11 au 16 juillet.
L’ensemble de la collection est composé de tableaux, dessins, mobilier et souvenirs, qui exhiberont les réminiscences des membres les plus illustres de la famille royale, notamment Marie-Amélie, Marie-Antoinette, Louis XIII, Louis XIV, Louis-Philippe duc d’Orléans, Madame Adélaïde, sœur de Louis Philippe, mais aussi d’autres personnalités de la famille d’Orléans, branche cadette, devenue aînée de la Maison royale de France.
Les 200 objets présentés dans cette vente proviennent des différentes demeures de la famille d’Orléans, mais ont été conservées depuis 1974 par la Fondation Saint-Louis au château d’Amboise. Elles ont été restituées aux héritiers du Comte et de la Comtesse de Paris par décision du tribunal de Grande Instance de Paris du 29 septembre 2013. Une embellie pour Sotheby’s qui a tenu à remercier les héritiers de la confiance et de l’honneur qui lui est fait en la chargeant de cette vente d’exception.
Les 3 œuvres classées trésor national comporte deux portrait et un manuscrit. La plus belle pièce est sans doute un portrait de Louise-Marie-Adelaïde de Bourbon Penthièvre, Duchesse d’Orléans, par Elisabeth Vigée-Lebrun. La pièce fut exposé au Salon de 1789 et emporta les faveurs de la critique de l’époque par ses grandes qualités picturales, mais se confondait également avec la popularité de la famille d’Orléans. Placée au-dessous de l’imposant portrait de Louis XVI, ultime symbole d’un pouvoir royal qui vivait ses heures dernières, la duchesse d’Orléans gagnait tous les cœurs, affichant sa mélancolie attendrissante face à la solennité d’un Roi dont l’autorité déclinait dangereusement.
Le deuxième portrait est une magistral représentation de Louis XIII par Philippe de Champaigne, réalisée vers 1639 pour le secrétaire d’Etat chargé des finances du royaume, Louis Phélypeaux. Il était exposé dans son hôtel particulier, l’hôtel de Toulouse, actuelle Banque de France. Il faisait alors pendant à un portrait de Richelieu, aujourd’hui conservé au Musée du Louvre, exécuté également par Philippe de Champaigne.
Finalement le manuscrit des comptes du château d’Amboise est un épais registre de plus de 300 feuillets de peau de vélin reliés en veau sur ais de bois de l’époque. Il rassemble les comptes tenus en 1495 et 1496 par les intendants financiers du roi Charles VIII pour la construction de son château d’Amboise où le jeune roi perdra la vie deux ans plus tard. Son intérêt réside dans la description détaillée qu’il donne de la nature et des coûts des matériaux nécessaires à la construction et la décoration du château et l’anonymat qu’il lève sur l’identité des artisans (peintres, tapissiers, sculpteurs…) qui ont travaillé à l’élaboration de ce joyau français.