[Futur en Seine] Face à l’absence de protocole unique pour le tri des déchets en Italie, la start-up Giunko propose une application qui fait tout le travail grâce aux code-barres.
« En Italie, chaque ville a sa façon de trier les déchets avec ses normes et ses couleurs », nous explique la CEO de Giunko, Benedetta de Santis. Pour les visiteurs, les nouveaux arrivants ou les touristes, difficile donc de s’y retrouver dans les conteneurs aux couleurs changeantes et dans les divers calendriers de collecte lorsqu’on arrive dans une nouvelle ville italienne. Et un mauvais tri peut être synonyme d’amende selon les communes. D’où l’idée d’une application, Junker, qui géolocalise les utilisateurs et scanne les codes-barres pour tout trier.
Junker sait ainsi dans quelle ville se trouve la personne. Puis grâce à une large base de données, la start-up originaire de Bologne identifie l’emballage de quelque 800 000 produits pour indiquer dans quel bac jeter le déchet. « Avoir une seule application pour tout le pays représente un gros avantage pour les touristes et les gens en mobilité » selon Benedetta de Santis. Une solution moins coûteuse que les poubelles automatiques de Big Belly par exemple.
Un bonus pour les entreprises et les collectivités
Mais au-delà des citoyens, pour qui l’application est gratuite, Junker peut également venir en aide aux communes elles-mêmes et aux entreprises du domaine à l’heure où l’Italie enregistre un certain retard numérique. « Nos données récoltées sur le tri des déchets peuvent aider les entreprises à améliorer leurs services » explique la CEO de Giunko. Car, en plus des données recueillies, les utilisateurs peuvent ajouter des recommandations et des suggestions sur les collectes, les calendriers ou les erreurs directement dans la base de données des emballages. Sans oublier, qu’en supprimant le doute et en automatisant le tri, la start-up entend réduire le nombre de déchets non-triés destinés à l’incinération.
Vers plus de pédagogie
C’est précisément ce caractère automatique qui peut permettre un plus grand engagement des citoyens selon Benedetta de Santis. Rendu plus facile, le tri pourrait devenir un vrai réflexe. L’application servirait donc également d’outil pédagogique. C’est la raison pour laquelle la start-up a noué des partenariats avec des écoles italiennes pour former les enfants au tri. « C’est très didactique » insiste la responsable de l’entreprise. Une entreprise qui semble bien se porter pour le moment puisqu’après l’Italie, elle envisage déjà de s’exporter en Suisse italophone et en France. « Nous avons déjà des contacts avec la mairie de Bordeaux pour voir ce qui peut être fait sur place » nous détaille Benedetta de Santis.