Fin Octobre 2014, à l’occasion du procès des adhérents de la Confédération Paysanne qui se sont opposés à la construction de la « ferme des 1000 vaches », à Drucat, dans la Somme, le Parti socialiste de Seine-Maritime avait publiquement fait part de son soutien aux militants poursuivis.
Le procès en appel a lieu ce jour 17 juin 2015, à Amiens. Dans le même temps, l’exploitant est mis en cause pour avoir accueilli plus de vaches qu’il n’y est autorisé, le doute s’amplifie quant au respect des conditions minimales d’élevage, et plusieurs distributeurs ont exprimé leur volonté de ne pas commercialiser le lait provenant de cette exploitation.
Le Parti Socialiste de Seine-Maritime réaffirme son opposition à ce projet limitrophe de notre département :
- en termes d’emplois, une ferme de 1000 vaches ne sera jamais équivalente à 20 fermes de 50 vaches ni en quantité ni en qualité ;
- dans un contexte de prix élevés des matières premières agricoles, les investisseurs sont nombreux, mais qu’arrivera-t-il demain quand les prix seront moins rémunérateurs ? Le risque est de voir tous ces investisseurs se tourner vers d’autres « Eldorado » compromettant un peu plus la souveraineté alimentaire de la France et de l’Europe ;
- le modèle développé à Drucat est basé sur une rente liée à la production d’énergie et à la revente de l’électricité produite, réduisant le lait au rang de « sous-produit de la méthanisation ». Cette approche tend à déprécier le prix du lait et à compromettre la viabilité économique déjà fragile des exploitations laitières, par un effet de dumping susceptible d’affecter toute la filière ;
- d’un point de vue sanitaire et environnemental, la concentration d’une telle quantité d’animaux dans un espace clos engendre des risques indéniables pour la santé animale et humaine, ainsi que pour l’environnement immédiat ;
- en termes d’aménagement du territoire, la concentration de la production dans des outils de ce type générerait de véritables déserts agricoles et ruraux.
Par ce communiqué, nous souhaitons également confirmer notre soutien aux militants de la Confédération Paysanne qui comparaîtront en appel, dont Olivier Lainé, agriculteur en Seine-Maritime. Dans cette affaire des « 1000 vaches », le démontage de la salle de traite, le 28 mai 2014, s’est fait sans violence ni destruction. En revanche, c’est bien l’exploitant qui se voit désormais reprocher de ne pas respecter la réglementation.
Aujourd’hui, ce sont les masques qui doivent tomber, pas les sentences.