La nuit gouverne les branchages de mon coeurJe vous parle à travers la brume et la distance,Terre immobile où rien n'est vraiQue ce murmure d'eau qui chante.Plus vieux mais non vieilli,J'ai le regard de l'enfant solitaireQui reflète longtemps les étangs et les arbres.Il dure à l'épreuve, le coeur,Malgré la nuit si longue.Mon chant profond n'est que la pluie aux tresses pâles,Mon chant n'est qu'un murmure sans paroles,Et l'on dirait parfois la phrase interminableDu vent qui se disperse à travers la campagne. Quelques traces de craie dans le ciel,Anthologie poétique francophone du XXe siècle