Jedi Mind Tricks « The Thief and the Fallen » @@@½
Sagittarius Laisser un commentaireLes Jedi Mind Tricks sont de retour, et le sens du mot « retour » n’est pas aussi anodin. Pas seulement parce qu’il s’est passé trois ans et demi après Violence Begets Violence et que ça fait longuet, mais parce qu’il y a eu de nouveaux rebondissements dans la formation de ce groupe hardcore pour lequel beaucoup de hip-hop heads vouent un culte : Jus Allah out again, Stoupe back ! En gros, revoilà pour The Thief and the Fallen les deux piliers Vinnie Paz et Stoupe the Enemy of Mankind. C’est reparti comme en 40.
De primabord, on pourrait se dire que rien n’a changé, mais alors absolument rien, appréhension qui se confirme avec une écoute accélérée en skippant les titres au bout de 30 secondes. Et ce n’est pas forcément un argument positif. Et puis rhaaaa, zut! Vinnie Paz est un monstre. Sa voix rugueuse nous racle les conduits auditifs avec sa douceur habituelle, c’est un plaisir sadomasochiste comme un autre. On retrouve les thèmes habituels des Jedi Mind Tricks, avec les références bibliques (« No Jesus, no Beast« ) ou sataniques (« Hell’s Messenger » est rapologiquement la meilleure de The Thief and the Fallen) et mafieuses, puisque Vinnie et Stoupe font la part belle à leurs origines latines à plusieurs reprises.
À chaque fois que les Jedi Mind Tricks repartent en guerre en terrain connu, ils parviennent à convaincre qu’ils sont encore là pour durer et ne montrent aucun signe de fatigue (sauf pour ce qui est de la courte durée du disque avec seulement 42 minutes). Chacun de leur album (presque tous) a son lot de boucheries ou de titres épiques. Samples de musique classique, chants grégoriens, voix spectrales à la beauté lugubre (« In the Coldness of a Dream« )…, la recette ne change pas, sauf que Stoupe a retrouvé un peu de son inspiration. On lève les bras vers le Très-Haut sur « Fraudulent Cloth » où la voix puissante d’Eamon chevauche un sample de voix de chant d’opéra (Pavarotti?). Pour mettre le bordel dans les fosses des salles de concert, pas de doute que « And God Said to Cain » fera son office avec un chant simpliste à reprendre en choeur. Puis oulala les couplets musclés des militaires AFRO et R.A. The Rugged Man, ils dé-foncent.
Au moment où l’on se dit que les Jedi Mind Tricks auraient besoin de renouvellement, ce qui serait une bonne chose, voilà que Vinnie Paz change de flow sur le tout dernier morceau « Lemarchand’s Box« . À la bonne heure ! D’autres raisons valables de conserver cette vieille habitude d’écouter tout nouvel album des JMT : la combinaison avec les Dilated Peoples sur « The Kingdom that Worshipped the Dead » et l’artwork est magnifique.